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La SNCF est repassée dans le vert l'an dernier

La SNCF avait accusé une perte de plus de 12 milliards d'euros l'an passé

La SNCF avait accusé une perte de plus de 12 milliards d'euros l'an passé - Bertrand Langlois - AFP

La compagnie ferroviaire a publié un bénéfice net de 567 millions d'euros pour 2016. Elle a également évalué à 700 millions d'euros l'impact des grèves, des inondations ainsi que de la crise de l'acier et de la crise des céréales.

La SNCF tourne la page. La compagnie ferroviaire a laissé derrière elle sa perte colossale de 2015 pour retrouver la rentabilité en 2016, grâce à d'importants gains de productivité et une croissance qu'elle va chercher "là où elle se trouve", notamment à l'international.

Le groupe ferroviaire public a annoncé lundi avoir enregistré un bénéfice net de 567 millions d'euros en 2016. L'année précédente, une importante dépréciation comptable de la valeur de son réseau, de ses gares et de ses trains, l'avait conduit à essuyer une perte nette géante de 12,2 milliards d'euros.

L'an dernier a été marqué par des inondations et grèves au mois de juin, des attentats, une crise de l'acier et des céréales : la SNCF a "fait face à un environnement épouvantable", a expliqué à l'AFP le président du conseil de surveillance, Frédéric Saint-Geours.

Un tiers du chiffre d'affaires à l'international

Coût estimé de ces événements: 700 millions d'euros. Mais "on a fait 825 millions (d'euros) de progrès de productivité, assez largement au-dessus de ce qu'on s'était fixé (750 millions, NDLR), ça a permis de diminuer l'impact sur la marge et sur les résultats", continue Frédéric Saint-Geours.

La SNCF a réalisé en 2016 un chiffre d'affaires de 32,3 milliards d'euros, en hausse de 2,8% grâce notamment à l'acquisition du logisticien américain OHL fin 2015, devenu depuis Logistics America.

Un tiers du chiffre d'affaires est réalisé à l'international, via notamment les filiales SNCF Logistics (10 milliards d'euros dont 55% en dehors de l'Hexagone), et SNCF Keolis (4,9 milliards d'euros dont la moitié provient de l'étranger).

"Nous poursuivons notre développement en allant chercher la croissance où elle se trouve", a commenté le président de la SNCF Guillaume Pepy, dans le communiqué de presse.

Le low cost en croissance

Car si la marge opérationnelle, indicateur privilégié du groupe pour mesurer ses performances, chute de 300 millions d'euros, à 4,1 milliards, c'est "principalement du fait de la baisse de rentabilité des activités ferroviaires voyageurs", explique la SNCF.

Ainsi, le chiffre d'affaires des activités voyageurs augmente de 1,1%, à 15,1 milliards d'euros, et les trafics TGV sont en croissance de 1,9% hors grèves, mais les offres low-cost (TGV Ouigo, autocars Ouibus et covoiturage Ouicar) ont transporté 76% de voyageurs en plus. Le revenu issu des concessions de commerces en gares augmente de 8%.

La dette du groupe continue son ascension, passant de 50,1 milliards d'euros fin 2015 à 52,8 milliards fin 2016 (7,9 milliards d'euros pour l'opérateur SNCF Mobilités, 44,9 milliards pour le gestionnaire de réseau SNCF Réseau).

"Préserver le cash"

Elle devrait atteindre 60 milliards d'euros en 2026. Le montant total des investissements s'élève à 8,6 milliards d'euros - dont 90% en France - en hausse par rapport à 2015 (8,2 milliards), mais légèrement en-deçà des 9 milliards prévus.

En effet, pour "préserver le cash" (liquidités, ndlr), "sur un certain nombre d'opérations d'investissement de (SNCF) Mobilités on a effectivement freiné dans la deuxième partie de 2016", détaille Frédéric Saint-Geours.

Sur les 8,6 milliards investis l'an passé, 5,2 sont allés sur le réseau ferroviaire, un niveau "pas vu depuis 40 ans", a commenté auprès de l'AFP le président de SNCF Réseau, Patrick Jeantet.

9 milliards d'investissements

"On a rénové plus que ce qu'on avait prévu, surtout en Ile-de-France", a-t-il ajouté. Par ailleurs, ces "5,2 milliards d'euros d'investissement représentent près de 50.000 emplois" directs et indirects.

En 2017, les investissements devraient s'élever à 9 milliards d'euros, dont 5,3 milliards consacrés au réseau ferroviaire.

L'entreprise publique a également procédé à 12.426 recrutements, soit, en prenant en compte les départs, une création d'emploi nette de 2.500 postes, hors filiales.

Pour 2017, la SNCF table sur une croissance "modérée" du chiffre d'affaires, mais avec de "forts gains d'efficacité".

J.M. avec AFP