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La SNCM placée en redressement judiciaire

La SNCM devrait être placée en redressement judiciaire ce vendredi.

La SNCM devrait être placée en redressement judiciaire ce vendredi. - Fabien1309 - WikimediaCommons - CC

La compagnie de ferries a été placée, ce vendredi 28 novembre par le tribunal de commerce de Marseille en redressement judiciaire.

La direction de la SNCM obtient gain de cause. Le tribunal de commerce de Marseille a prononcé ce vendredi la cessation de paiement et le placement en redressement judiciaire de la compagnie de ferries en difficulté.

Une mesure réclamée par la compagnie, mais perçue par les syndicats comme la première étape vers la liquidation.

Si la justice a pris son temps -près d'un mois- pour répondre à la question, "la SNCM est-elle en cessation de paiement ?", c'est qu'elle est confrontée à un dossier aussi complexe qu'original.

"Empêcher la disparition" de la SNCM

L'actionnaire majoritaire de la Société nationale Corse Méditerranée, Transdev (66%), a en effet, volontairement provoqué le dépôt de bilan de la compagnie en exigeant le remboursement immédiat de créances tout en sachant que la compagnie n'est pas en mesure d'honorer.

Transdev, mais aussi l'Etat, actionnaire à 25% de la compagnie, considèrent le redressement judiciaire comme la seule solution pour "empêcher sa disparition pure et simple". Cela permettrait selon eux de trouver un repreneur et d'annuler les condamnations européennes à rembourser des aides publiques jugées illégales pour plus de 400 millions d'euros.

Les syndicats, eux, estiment que le redressement n'affranchira nullement l'entreprise des condamnations de Bruxelles, qui pourrait estimer que la SNCM, même reprise et transformée par un repreneur, restera la même entreprise. Et devra donc assumer les condamnations.

Au moins une offre de reprise

La cour devrait décider, selon Les Echos ce 28 novembre, d'un redressement judiciaire avec période d'observation de six mois. Mais la trésorerie de la SNCM ne lui permettra pas de tenir plus de trois mois. Le tribunal devra donc se prononcer rapidement sur les offres de reprises.

Encore faut-il qu'il y en ait une… Pour l'instant les incertitudes juridiques, notamment sur le maintien de l'amende européenne après le redressement, sèment le doute sur les potentiels repreneurs. La direction en évoquait "cinq ou six" il y a quelques semaines, mais lors de la dernière réunion en préfecture, elle ne parlait plus que d'une seule marque d'intérêt.

Les Echos évoquent pour leur part une offre de reprise ferme de Baja Ferries. Son président, Daniel Berrebi, armateur français d'origine tunisienne, avait déjà dit son intérêt pour ce dossier en juin et affirmé avoir un plan pour sauver ce qui peut l'être de la SNCM. 

N.G. avec AFP