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Transports

La solution de Blablacar pour réduire d'un tiers le trafic en Île-de-France

Frédéric Mazella était l'invité de BFM Business ce jeudi

Frédéric Mazella était l'invité de BFM Business ce jeudi - BFM Business

Frédéric Mazella, le président et fondateur de la société française était l'invité de BFM Business ce mardi. Il est revenu sur Blablalines, l'application du groupe conçue pour développer le covoiturage sur les trajets de 10 à 50 kilomètres.

Après avoir donné ses lettres de noblesse au covoiturage longue distance (plus de 300 km), Blablacar mise sur un autre créneau: celui des transports du quotidien. Le leader du secteur vient en effet de lancer Blablalines, son application de covoiturage dédié aux déplacements domicile-bureau. Une innovation qui vise en premier lieu l'Île-de-France.

"On lance ce service pour des distances plus courtes, principalement pour des trajets de 10 à 30 km, pour chercher le covoiturage du quotidien", explique le président et cofondateur du groupe, Frédéric Mazella, invité de BFM Business ce mardi.

Et sur ces itinéraires "il y a beaucoup de marges car les voitures sont vides. Le taux d'occupation des voitures pour aller au travail est de 1,05 ce qui signifie que 19 voitures sur 20 n'ont qu'un conducteur avec trois places libres", souligne-t-il. "On parle de saturation des réseaux de transports en commun. Mais le réseau de transport, simple, permanent qui n'est pas saturé ce sont les voitures. Blablalines est ainsi une solution pour faire en sorte que toutes ces petites voitures vides deviennent un grand moyen de transport pour tout le monde", poursuit-il.

"Une approche différente"

Selon Frédéric Mazella, si les automobilistes accueillaient deux passagers par voiture, la circulation pourrait "diminuer d'un tiers". De fait, 1,23 million de Franciliens prennent chaque jour leur voiture pour aller travailler et leurs trajets quotidiens dépassent en moyenne les 10 kilomètres.

Blablalines propose ainsi aux automobilistes de prendre en chemin un passager sans faire de détour. L'idée paraît indubitablement séduisante sur le papier. Reste une question: pourquoi Blablalines réussirait là ou d'autres ont échoué à développer de façon significative le covoiturage?

"On a une approche différente car nous allons créer des lignes de covoiturage avec l'offre des conducteurs", répond Frédéric Mazella. Avant d'expliquer en détail: "C'est très dynamique, c'est très organique: les conducteurs proposent leur trajet. Et quand vous êtes passager vous allez voir la fréquentation de votre ligne personnalisée pour aller du point proche de chez vous à votre travail, le matin ou le soir".

Changer les habitudes

"Vous allez voir toutes les voitures qui font ce trajet-là et à ce moment-là vous allez pouvoir commander directement en un clic. Puis contacter les conducteurs qui sont sur votre créneau horaire. À ce moment là le premier qui dit 'c'est bon je t'emmène', vous partez avec lui", poursuit-il.

"Le système va lui-même calculer quels sont les meilleurs points de rencontre en fonction de l'itinéraire du conducteur et de la demande du passager. Ce dernier va pouvoir marcher 100, 200 mètres pour aller jusqu'à son point de rencontre. Le conducteur, lui, ne faisant pas de détour, va pouvoir prendre le passager au bon endroit", conclut-il. Pour ce qui est du coût, le prix s'élève à 2 euros pour les trente premiers kilomètres, puis 10 centimes par kilomètre.

Au passage, Frédéric Mazella indique pourquoi son groupe lance cette application en cette rentrée 2017/18. Il y a deux moments dans l'année où on peut changer les habitudes: "septembre et janvier. Janvier cela ne dure jamais très longtemps. Septembre un peu plus".

J.M.