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La start-up Square se brade pour son entrée à Wall Street

Le nombre d'introductions a beaucoup ralenti ces derniers mois à Wall Street, surtout dans le secteur technologique.

Le nombre d'introductions a beaucoup ralenti ces derniers mois à Wall Street, surtout dans le secteur technologique. - Andrew Burton-Getty Images North America-AFP

Ce spécialiste du paiement sur mobile, fixe à 9 dollars son cours d'introduction à Wall Street. Square est valorisé moitié moins que lors de sa levée de fonds en 2014. Inédit !

La start-up Square a sérieusement revu ses ambitions à la baisse pour son entrée à la Bourse de New York, ce jeudi 19 novembre. Le même jour, Match Group, la maison-mère des sites de rencontre Tinder et Meetic, a retenu la fourchette basse de son prix d'introduction à Wall Street.

Mais, dans le cas de Square, c'est pire. L'entreprise a fixé son prix d'introduction à seulement 9 dollars par action. Elle se retrouve valorisée à seulement 3 milliards de dollars environ, moitié moins que lorsque les derniers investisseurs privés entrés au capital l'an dernier l'avaient évaluée à 6 milliards de dollars.

La déception est à la hauteur des attentes des boursiers qui suivent de près l'une des rares "licornes" (start-up dont la valorisation atteint 1 milliard de dollars) à tenter son introduction à la bourse.

Fournissant aux commerçants de mini-lecteurs de cartes bancaires utilisables sur mobile, Square est dirigée par le même patron-fondateur que le réseau social Twitter, Jack Dorsey.

Square perdra son accord avec Starbucks en 2016

Square peut encore espérer sauver la face si son action, qui sera cotée sous le symbole "SQ", bondit ce jeudi 19 novembre, pour son premier jour de cotation. Mais le prix d'introduction décevant montre d'ores et déjà que la demande est plus faible qu'anticipé pour l'entreprise.

Il se trouve aussi que Square a choisi une période tendue pour se lancer en Bourse. Le nombre d'introductions a ralenti ces derniers mois à Wall Street, surtout dans le secteur technologique où les dernières entreprises s'étant risquées sur le marché affichent en outre des performances mitigées.

Square tire l'essentiel de ses revenus des commissions qu'elle encaisse sur chaque paiement mobile réalisé au moyen de ses mini-lecteurs. Sa perte nette s'est creusée: elle atteignait 154 millions de dollars en 2014 pour un chiffre d'affaires de 850 millions (+54% en un an). Cette perte se monte déjà à 132 millions de dollars sur les neuf premiers mois de 2015.

En outre, une hypothèque pèse sur son avenir: Square réalise environ 15% de son activité avec la chaîne de cafés Starbucks, qui doit cesser d'accepter les paiements mobiles réalisés avec ces mini-lecteurs, à la fin de 2015.

Frédéric Bergé