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La Tour Eiffel fermée pour cause de...pickpockets

Les touristes ne peuvent pas monter en haut de la Tour Eiffel ce vendredi 22 mai.

Les touristes ne peuvent pas monter en haut de la Tour Eiffel ce vendredi 22 mai. - Lionel Bonaventure - AFP

Les salariés du monument payant le plus visité de Paris ont fait grève pendant quelques heures pour protester contre la recrudescence des voleurs, provoquant la fermeture de la Tour Eiffel au public.

Article mis à jour à 17 heures

Trop c'est trop. Les salariés de la Tour Eiffel n'en peuvent plus des pickpockets qui sévissent autour de ce lieu touristique, et ils le font savoir. Pour protester contre la recrudescence de ces voleurs "et suite à plusieurs agressions et menaces", une majorité des salariés "ont fait valoir leur droit de retrait", expliquent-ils dans un communiqué.

La Tour Eiffel n'a "pu ouvrir ses portes au public à 09h30", précise de son côté la Société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE), en charge de la gestion du monument. Elle déplore dans un communiqué la situation et "regrette que les visiteurs déjà présents sur le parvis soient pénalisés".

Les pickpockets "montent en bande de 4 à 5 personnes. Parfois il peut y en avoir une trentaine" sur le monument selon elle, et il "arrive qu'ils se battent entre eux". Un autre salarié, agent d'accueil, a raconté à l'AFP avoir été menacé par un pickpocket qu'il chassait des lieux. "Il m'a dit pourquoi tu ne nous laisses pas travailler? On t'a déjà vu partir de la Tour. Si ça continue, tu auras des problèmes". Comme d'autres de ses collègues, il a déposé une main courante au commissariat.

"La direction manque de détermination"

Les salariés disent vouloir obtenir des "garanties formelles de la part de la direction afin que des mesures pérennes et efficaces soient prises pour mettre fin à ce fléau dont sont victimes, quotidiennement, de nombreux touristes", et particulièrement des touristes "asiatiques", selon l'agent d'accueil interrogé par l'AFP.

La direction "est plutôt dans la position d'informer les visiteurs (de la présence de pickpockets, ndlr) pour se déculpabiliser mais manque de détermination" face à ce problème, a estimé l'agent d'accueil, qui a jugé le phénomène "gênant pour un monument qui a un rayonnement international".

"Quand le patronat veut surveiller ses salariés, il met des clients mystères. Pourquoi n'y aurait-il pas des touristes mystères, asiatiques? Ce serait très facile de prendre les pickpockets en flagrant délit", a-t-il ajouté.

Dans son communiqué, la direction ajoute être "engagée dans une coopération active et durable avec la préfecture de police qui a conduit au renforcement continu des mesures visant à garantir la sécurité du personnel et du public". Elle assure mettre "tout en oeuvre pour permettre une remise en exploitation rapide de la Tour" et pouvoir accueillir les visiteurs.

Les salariés ont mis fin à leur droit de retrait aux alentours de 17h, et le monument a pu rouvrir ses portes aux touristes.

D. L. avec AFP