La vérité sur les progrès de Free dans les réseaux mobiles 4G
Posséder un grand nombre d'antennes-relais, ne signifie pas pour un opérateur mobile qu'il a forcément une bonne couverture du territoire. C'est le paradoxe que vit actuellement Free Mobile, qui devance son concurrent Numericable-SFR en nombre de sites 4G.
Au 1er juin 2015, selon l'Agence nationale des fréquences (ANFR), Free Mobile comptait au 1er juin 3.678 sites 4G en service en métropole, contre 3.475 pour Numericable-SFR.
La filiale d'Iliad reste, par ailleurs, encore loin derrière Orange et Bouygues Telecom, qui comptent respectivement 7.480 et 6.637 sites 4G en fonctionnement dans l'Hexagone.
Pour autant, le nombre d'antennes-relais est un paramètre insuffisant pour couvrir le territoire. Selon un relevé sur le terrain effectué par l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) en décembre 2014, Numericable-SFR restait loin devant Free Mobile en terme de couverture du territoire puisque l'opérateur propose la 4G sur 13% du pays, et 55% de la population, contre 3% (et 33% de la population) pour Free Mobile.
Cet apparent paradoxe a deux explications plus techniques, liées à la manière dont un opérateur déploie un réseau de téléphone mobile.
Free dispose d'un lot de fréquences 4G (2,6 GHz) adaptées à la couverture urbaine et péri-urbaine du territoire. Il est moins bien pourvu que ses trois rivaux qui ont d'autres fréquences 4G à leur disposition, à la suite du procédures d'enchères à un tour organisé fin 2011.
Numericable-SFR a décroché un lot de fréquences 800 MHz, dont Free ne dispose pas, et qu'il emploie très majoritairement sur ses sites. Or, ces fréquences, que SFR a payé en 2012 un milliard d'euros, ont une portée étendue, ce qui permet une plus large couverture géographique à partir d'un nombre relativement peu élevé d'antennes-relais.
Par ailleurs, SFR-Numericable a commencé à bénéficier pleinement de l'accord d'itinérance 4G avec Bouygues Telecom, à partir de l'automne 2014. Par cet accord, validé par l'Autorité de la concurrence pour deux ans, SFR-Numericable offre à ses abonnés l'accès au réseau 4G de Bouygues sur les portions de territoire où son propre réseau n'est pas encore déployé.
Bouygues a donné un coup de pouce à SFR sur la 4G
Ce coup de pouce (qui fait l'objet de compensation financière) de Bouygues à SFR a permis à ce dernier de voir sa couverture du territoire en réseau 4G passer de 30 à 53% de la population française couverte. Le tout en six mois, entre juillet et décembre 2014.
Or Free, dont l'accord d'itinérance avec Orange se limite au réseau 3G, doit investir tout seul pour étendre son réseau 4G. Il dispose, pourtant, d'un droit à l'itinérance sur le réseau 4G (et les fréquences 800 MHz) de SFR-Numericable, qu'il n'a jamais cherché à faire appliquer, sans doute pour des raisons économiques.
Globalement, les autorisations pour des sites 4G ont connu une nouvelle progression au mois de mai, a par ailleurs annoncé l'ANFR, avec un total de 20.814 sites autorisés en France selon un recensement réalisé au 1er juin (+1,2% par rapport au mois de mai). Une tendance qui devrait s'amplifier.