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Vie de bureau

La visite médicale, mythe ou réalité pour les salariés?

Ce passage par la médecine du travail est obligatoire après une embauche et ensuite tous les deux ans pour les salariés. Une pratique pas toujours respectée, et qui coûte cher aux entreprises.

Chaque salarié en lisant son contrat de travail a vu cette petite phrase: "Ce contrat prend effet à compter de telle date sous réserve des résultats de la visite médicale d'embauche". Une formulation tout à fait normale puisque le passage par la médecine du travail est obligatoire dans le code du travail. La plupart de nos voisins européens estiment que tout salarié est apte au travail par principe.

Mais en France depuis 1946, le médecin du travail vous examine et délivre une feuille d'aptitude. Ensuite, chaque salarié doit faire l'objet d'une visite médicale tous les deux ans pour vérifier qu'il est toujours apte à occuper son poste. Mais sur le terrain, la réalité est autre: l'Ifrap, qui a réalisé une étude en 2014, estime que 30 à 60% des visites de vérification ne sont jamais réalisées.

Le salarié n'a rien à payer

Rien de plus normal puisque le nombre de médecins du travail ne cesse de décliner: selon le site Profil médecin, il y a 15 médecins du travail pour 100.000 habitants en Ile-de-France. Ils sont un peu plus de 5.000 pour toute la France. C'est la 30ème spécialité choisie par les étudiants en médecine. Un manque d'effectifs qui entraîne un embouteillage dans les centres de la médecine du travail.

Pour les chanceux qui ont reçu leur convocation, sachez que la visite se fait sur les heures de travail, et que vous n'avez rien à payer, tout est à la charge de votre employeur, transports inclus. Car la visite médicale a donc quand même un coût. Selon l'Ifrap: en moyenne 70 euros par an et par employé, alors qu'une consultation chez un médecin généraliste s'élève à 23 euros. Au total, les entreprises ont déboursé 1,2 milliard d'euros en 2013 pour notamment qu’à l’embauche, on vous déclare dans 98% des cas "apte".

Laure Closier édité par C.C.