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Lait: les négociations industrie/distribution mal engagées

Les négociations entre industriels laitiers et distributeurs mal engagées.

Les négociations entre industriels laitiers et distributeurs mal engagées. - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Les négociations qui doivent s'achever fin février se "passent mal", le distributeurs refusant de prendre en compte la hausse des prix sur le marché laitier. De leur côté, les producteurs laitiers évoquent le risque à terme de voir une grande part des exploitations cesser leur activité.

Les négociations commerciales 2017 en cours entre industriels laitiers et distributeurs, qui doivent aboutir avant fin février, semblent mal engagées entre les deux parties qui se renvoient la balle. Comme chaque année, les groupes de grande distribution sont en pleines négociations avec les industriels de l'agroalimentaire pour réviser les tarifs auxquels ils achètent leurs produits.

Jusqu'ici, ces négociations "se passent mal" car "les distributeurs refusent de prendre en compte la hausse des prix sur le marché laitier et exigent même de leurs fournisseurs des baisses de prix supplémentaires", indique la fédération nationale de l'industrie laitière (Fnil) dans un communiqué. Pour la Fnil, "si les prix du lait ne remontent pas en 2017 à des niveaux plus supportables pour les producteurs de lait, qui vivent souvent une crise dramatique, c'est toute la filière laitière qui sera sinistrée avec des conséquences dramatiques pour l'agriculture française et la vie économique des territoires ruraux". 

Risque de "voir une grande part des exploitations cesser leur activité"

De son côté, le distributeur Système U demande dans un communiqué "à ses fournisseurs/industriels de faire figurer dès maintenant dans leurs conditions générales de vente (CGV) le prix de référence du lait payé aux producteurs", comme le demande la loi Sapin 2. "La gravité de la situation et le risque à terme de voir une grande part des exploitations cesser leur activité, nécessitent aujourd'hui un engagement et des actions fortes de la part des acteurs de la filière", assure le distributeur en expliquant que "pour des raisons de calendrier d'application et de non-rétroactivité de la loi, les industriels n'ont pas mis en oeuvre cette disposition" pour les tarifs qui s'appliqueront cette année.

L'industrie laitière rappelle pour sa part que "les distributeurs français jouent un rôle essentiel dans la valorisation des produits laitiers français et doivent assumer leurs responsabilités". Les deux parties ne semblent d'accord que sur une chose: c'est l'avenir des producteurs de lait qui est en jeu dans ces négociations commerciales.

P.L avec AFP