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Lassé d'avoir à payer des amendes, Ikea met en garde Moscou

Ikea peine à mener ses affaires en Russie.

Ikea peine à mener ses affaires en Russie. - Stringer - AFP

Le géant suédois de l'ameublement a été une nouvelle fois condamné en Russie. Exaspéré, il menace de revoir ses projets d'investissements.

Ikea ne veut plus servir de vache à lait à la Russie. Le géant suédois de l'ameublement a été une nouvelle fois condamné par la justice russe à payer des dédommagements de plusieurs millions d'euros à un homme d'affaires. Cette décision s'ajoute à un nombre impressionnant d'affaires visant le numéro un mondial de l'ameublement.

Le groupe suédois a donc décidé de mettre en garde la Russie: "En tant qu'investisseurs nous voudrions exercer dans un climat d'affaires juste et transparent. Cependant, certaines actions récentes visant le groupe Ikea et liées à d'anciens contentieux judiciaires pourraient ralentir ces projets d'investissements". Et il a ajouté: "Nous considérons ces actions comme des tentatives d'utiliser des méthodes illégales pour soutirer de l'argent au groupe".

Implanté en Russie depuis 2000, Ikea assure avoir déjà payé plus de 60 milliards de roubles (828 millions d'euros au taux de mardi) d'impôts en cinq ans au fisc russe, avoir créé plus 12.000 emplois dans le pays et y prévoir, à travers ses différentes filiales, des investissements dépassant les 100 milliards de roubles (1,4 milliard d'euros).

Visé par de multiples poursuites en Russie, le groupe suédois a été condamné par un tribunal de la région de Smolensk (ouest) à régler 507 millions de roubles (7 millions d'euros) à l'homme d'affaires Konstantin Ponomarev, a rapporté mardi l'agence publique Ria-Novosti.

Plus de 500 affaires

Ce conflit concerne l'alimentation en électricité de magasins à Saint-Pétersbourg il y a près de dix ans. Selon les médias russes, Konstantin Ponomarev est par ailleurs un témoin clé dans l'affaire à l'origine de la mort en prison en 2009 de Sergueï Magnitski, ce juriste arrêté après voir dénoncé une machination financière ourdie selon lui par des responsables de la police et du fisc au détriment de l'État russe et du fonds Hermitage Capital.

Ikea est par ailleurs englué dans une affaire liée à la légalité de la vente du terrain où est implanté l'un de ses centres commerciaux et son siège russe, à Khimki, dans la banlieue nord-ouest de Moscou, qui appartenait à l'époque soviétique à un kolkhoze. Ses bureaux y ont été plusieurs fois perquisitionnés cette année.

Selon une enquête récente du magazine Dengui, le géant suédois est la société impliquée dans le plus de procédures en Russie: plus de 500 dont plus de 200 dans des tribunaux d'arbitrage.