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Laurence Parisot: "quand le cap est bon, il faut le dire"

Laurence Parisot, l'ex-présidente du Medef, était l'invitée du "12h30" de BFM Business.

Laurence Parisot, l'ex-présidente du Medef, était l'invitée du "12h30" de BFM Business. - -

L'ancienne présidente du Medef était l'invitée de BFM Business, ce lundi 9 septembre. Malgré certaines réserves, elle a salué le "cap" pris par le gouvernement socialiste, à propos de la réforme des retraites. Sans oublier d'envoyer une pique à Pierre Gattaz.

Pour la première fois depuis son départ du Medef, le 3 juillet dernier, Laurence Parisot a accepté de s'exprimer à propos de la situation économique et sociale française.

Invitée de BFM Business, ce lundi 9 septembre, l'ancienne patronne des patrons a d'abord rendu hommage... au gouvernement socialiste.

Interrogée sur la très polémique réforme des retraites, la dirigeante l'a reconnu: "ce n’est probablement pas la réforme des retraites que j’aurais proposé. Mais il faut tout de même souligner que c’est la première fois dans notre pays que la gauche admet qu’il faut travailler plus longtemps. C’est un fait majeur qui permet a tout le monde de comprendre la situation démographique et sociale de la France."

"Encore beaucoup d'inconnues sur le fond"

Néanmoins, Laurence Parisot a estimé qu'il existait "encore beaucoup d’inconnues sur le fond. Il me semble aberrant, par exemple, que cette réforme soit financée par une hausse des cotisations. Certes, j’ai bien entendu que celle-ci serait compensée pour les entreprises. Comment? Et que va-t-il se passer pour les cotisations des employés?"

En outre, l'ex présidente du Medef a jugé "paradoxal de préférer l’allongement de la durée de cotisation au report de l’âge légal."

En ce qui concerne le financement, elle a de nouveau prôné "une baisse des cotisations salariales et patronales, compensée par une hausse progressive de la TVA et de la CSG."

Mais en résumé, selon elle, "c’est le début de quelque chose qui est un bon signe pour notre pays. Quand le cap est le bon, il faut le dire."

Les chefs d'entreprise "pas désespérés"

Interrogée sur les premier pas de Pierre Gattaz, son successeur à la tête de l'organisation patronale, Laurence Parisot s'est autorisée une petite pique.

"Lorsqu'on est président du Medef, il faut avoir une très grande maîtrise technique des dossiers, ansi qu'un certain sens politique", a-t-elle déclaré.

"Il faut savoir s’adresser au gouvernement, mais aussi aux autres organisations syndicales Pour le moment, je n’ai pas vu le Medef exprimer quel type de dialogue il comptait engager avec les autres organisations", a-t-elle poursuivi. "Notre pays a une histoire sociale. C’est comme ça qu’on évolue, que les réformes sont utiles et acceptables."

A propos du "ras-le-bol fiscal" dont seraient victimes les chefs d'entreprise, Laurence Parisot a tenu à tempérer: "tous les chefs d’entreprise n’ont pas comme premier sentiment le ras-le-bol! Leur premier sentiment, c'est le courage, l’esprit de conquête. Ils sont impatients, cela ne veut pas dire qu’ils sont désespérés."

Y. D.