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La hausse spectaculaire du bénéfice de PSA va profiter à ses actionnaires

Le bénéfice de PSA a progressé de 79% en 2016.

Le bénéfice de PSA a progressé de 79% en 2016. - BFM Business

Le constructeur automobile a enregistré l'an dernier un bénéfice de 2,15 milliards d'euros, en hausse de 79% par rapport à l'année précédente. Pour la première fois depuis 2011, PSA va distribuer un dividende à ses actionnaires.

PSA a publié un bénéfice net en hausse de 79% pour l'exercice budgétaire 2016, à 2,15 milliards d'euros. En tractations pour acquérir les activités européennes de General Motors, le groupe automobile français (marques Peugeot, Citroën et DS), a légèrement revu à la hausse ses objectifs financiers à moyen terme. Sur la période 2016-2018, il vise désormais une marge opérationnelle supérieure à 4,5% pour sa division automobile contre 4% auparavant. Cet objectif a déjà été dépassé l'année dernière, atteignant 6% contre 5% en 2015. Le but de PSA reste le même: dégager une marge de 6% d'ici à 2021.

Fort de cette rentabilité retrouvée, PSA va pouvoir soigner ses actionnaires, parmi lesquels l'État français. Ils percevront un dividende pour la première fois depuis 2011: 0,48 euro par action.

Côté chiffre d'affaires, PSA ambitionne toujours une hausse de 10% à taux de changes constants entre 2015 et 2018, et 15% supplémentaires d'ici à 2021, aux termes de son plan stratégique publié début avril 2016. L'année dernière, le chiffre d'affaires a toutefois reculé, passant de 56,3 à 54 milliards d'euros, soit un repli de 4,1% qui s'explique en grande partie par une cession de l'activité "pare-chocs" de l'équipementier Faurecia, effective début août 2016.

Aucune allusion aux négociations en cours avec GM

Hors cette cession, l'activité recule de 1,2%, pénalisée par de forts effets de change: à taux de changes constants, elle progresserait de 2,1%, a fait valoir l'entreprise dont les ventes de véhicules ont progressé de 5,8% l'année dernière, à 3,15 millions d'unités. Ce dernier chiffre, dévoilé dès janvier, cache toutefois des situations contrastées. Sa progression est due à la réintégration des ventes en Iran dans la foulée de la reprise des activités de Peugeot dans ce pays après la levée de sanctions économiques.

Hors Iran, les ventes unitaires ont baissé de 2%, plombées par la situation en Chine (-16%) et malgré une tenue correcte de la tendance sur le premier marché de PSA, l'Europe (+3,6%).

PSA n'a pas mentionné dans son communiqué les négociations en cours avec General Motors pour prendre le contrôle des marques Opel et Vauxhall, et le directeur financier du groupe, Jean-Baptiste de Chatillon, a refusé de s'exprimer à ce sujet. Mais lors de la conférence, Carlos Tavares a annoncé que le rachat d'Opel par PSA constituerait "l'occasion de créer un champion européen de l'automobile et permettrait d'aider Opel à se remettre sur pied". Il a également promis qu'Opel resterait une "entreprise allemande".

Mercredi, le gouvernement français et la famille Peugeot, deux des actionnaires de référence, ont approuvé le principe d'une telle opération. Le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, a également reçu la bénédiction du gouvernement allemand et s'est entretenu mercredi avec la Première ministre britannique Theresa May pour tenter de la convaincre du bien-fondé de cette possible acquisition ou alliance, qui ferait repasser le groupe à la deuxième place européenne en nombre d'unités vendues, derrière Volkswagen mais devant Renault. En attendant, "ces résultats démontrent notre capacité à réaliser de manière récurrente d'excellentes performances dans un environnement adverse", a estimé Carlos Tavares, cité dans le communiqué.

D. L. avec AFP