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Le best-seller de Thomas Piketty deviendra-t-il un blockbuster?

Thomas Piketty entouré du producteur Matthew Metcalfe (à gauche) et du réalisateur Justin Pemberton (à droite)

Thomas Piketty entouré du producteur Matthew Metcalfe (à gauche) et du réalisateur Justin Pemberton (à droite) - Jamal Henni

"L'économiste a annoncé au festival de Cannes l'adaptation au cinéma du Capital au XXIème siècle."

Au festival de Cannes, le luxe et le bling-bling s'étalent sans vergogne à l'extérieur. Mais à l'intérieur des salles obscures, le grand capital en prend pour son grade. Jeudi 12 mai, le film Money monsters de Jodie Foster a dénoncé les dérives de la Bourse. Pendant ce temps, au Marché du film, sont projetés Merci Patron de François Ruffin, ainsi que L'outsider, le film de Christophe Barratier sur l'affaire Kerviel qui sort le 22 juin.

Enfin et non des moindres, Thomas Piketty est venu à Cannes, vendredi 13 mai, présenter l'adaptation au cinéma du Capital au XXIe siècle. Il a participé à un petit point presse organisé sur la Croisette par le centre du cinéma néo-zélandais, avec le champagne et les petits fours requis pour toute réception cannoise.

Un documentaire pédagogique 

En effet, les fonds de ce documentaire (dont le tournage démarrera cet été) seront principalement néo-zélandais, apportés par le producteur General Film Corp dirigé par Matthew Metcalfe. "Je lisais le livre et cela a fait écho aux débats que nous avions en Nouvelle-Zélande sur la crise de l'immobilier", explique-t-il. "Cette proposition a été la meilleure parmi toutes celles reçues par l'éditeur du livre, le Seuil", a expliqué Thomas Piketty.

L'économiste et le producteur sont vite tombés d'accord sur un point: "ne pas faire une succession d'interviews d'économistes qui parlent". Thomas Piketty veut faire "autre chose. Si on veut entendre mon discours, on peut lire mon livre, ou voir un tas de vidéos. Nous allons essayer de raconter l'histoire avec des images d'archives. D'ailleurs, le livre est déjà très visuel, avec beaucoup de couleurs". Et évidemment, ce sera pédagogique: "beaucoup de gens sont fatigues d'entendre que c'est trop compliqué pour eux, ce qui est une plaisanterie".

Un budget "haut de gamme"

De son côté, Matthew Metcalfe a pour modèle Une vérité qui dérange, le documentaire d'Al Gore sur le changement climatique. Le budget sera de "plusieurs millions d'euros, soit le haut de gamme pour un documentaire", explique-t-il. Il cherche actuellement à boucler le budget. Il a d'abord cherché un co-producteur français et a jeté son dévolu sur Upside, filiale d'Havas Production. "Des discussions sont en cours avec des chaînes de télévision françaises", ajoute-t-il. La réalisation a été confiée au Néo-zélandais Justin Pemberton, à qui l'on doit plusieurs documentaires hélas non sortis en France.

Thomas Piketty conclut: "on a même reçu une proposition d'adaptation en bande dessinée". Puis il s'éclipse pour enfiler son smoking pour à la projection de Moi, Daniel Blake de Ken Loach. "Jamais je n'aurais pensé faire un film, et encore moins aller au festival de Cannes. Mais les producteurs m'ont convaincu en me disant que je verrai le Ken Loach. Mais j'ai dû acheter un smoking car je n'en avais pas".