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Le "cartel du poulet" s'en sort à bon compte

Les réunions du cartel de la volaille n'avaient pas "le même caractère secret ou sophistiqué" que celles du cartel du yaourt ou de la lessive.

Les réunions du cartel de la volaille n'avaient pas "le même caractère secret ou sophistiqué" que celles du cartel du yaourt ou de la lessive. - Fred Tanneau-AFP

L'Autorité de la concurrence a infligé aux participants de l'entente sur les prix du poulet une amende largement inférieure à celles réclamées par exemples aux cartels de la lessive ou du yaourt.

La douloureuse ne l'est pas vraiment pour les participants à l'entente sur le prix du poulet. L'Autorité de la concurrence a annoncé ce mercredi avoir infligé une amende limitée à 15,2 millions d'euros à l'encontre de deux organisations professionnelles et d'une vingtaine d'industriels de la volaille pour concertation sur leurs stratégies de prix.

Les producteurs LDC (Loué, Le Gaulois), Gastronome ou Duc, ainsi que deux organisations professionnelles (la Fédération des industries avicoles et le Comité interprofessionnel de la dinde française) ont été sanctionnés.

L'Autorité a établi que des "réunions et contact illicites" ont eu lieu entre 2000 et 2007 leur ayant permis, notamment entre 2006 et 2007 après la forte hausse des cours des céréales, d'harmoniser leurs demandes face aux distributeurs.

Rien à voir avec le cartel du yaourt

L'Autorité a cependant minoré cette amende, nettement inférieure aux 192,7 millions d'euros récemment infligés aux producteurs de yaourts, en raison des difficultés financières de la filière et de l'engagement pris par les entreprises de constituer une interprofession étendue, recherchant notamment la participation de la distribution.

"Les réunions n'avaient pas le même caractère secret ou sophistiqué qu'on a vu dans le yaourt ou dans les produits d'hygiène et d'entretien. Les gens n'y allaient pas camouflés, ne téléphonaient pas au moyen de téléphones secrets (...) Ce n'était pas du tout ça", a précisé Bruno Lasserre, président de l'Autorité de la concurrence. Mais des entreprises concurrentes, quel que soit le secteur auquel elles appartiennent, "ne peuvent pas échanger des informations, voire se concerter sur les stratégies de prix qu'elles veulent appliquer vis-à-vis de l'aval ou d'ailleurs de l'amont", a-t-il ajouté.

LDC, qui a écopé de l'amende la plus lourde (5 millions d'euros), a dit regretter, dans un communiqué, "une décision (qui) va peser sur une filière française déjà fragilisée par les importations, qui représentent déjà plus de 40% des produits de volaille consommés sur le marché national".

Gastronome, qui vient de céder à Casino une usine de préparation et de conditionnement de volaille, a vu son amende réduite de 5 à 2 millions d'euros en raison de ses difficultés, tandis que celle de Duc a été ramenée à 100.000 euros au lieu de 1 million prévu.

N.G. avec Reuters