Le cloud rationalise l'organisation des banques centrales européennes
"Les technologies du cloud nous intéressent, parce qu’elles apportent de la souplesse, de la rapidité dans la délivrance des environnements techniques - l’un des grandes défis auxquels se heurtent les grandes entreprises-, et une meilleure connaissance des coûts", détaille Michel Spiri, le DSI de la Banque de France au micro de Frédéric Simottel dans l’émission 01 Business Forum l’Hebdo.
Qui l’eût cru il y a 5 ans ? La Banque de France, gestionnaire de données ultra confidentielles, se met elle aussi à l’hébergement à distance. Pour l’instant, cela ne correspond qu’à une petite partie des activités. "Nous avons actuellement à peu près 10 % de nos serveurs qui sont réellement cloudifiés", précise, Michel Spiri. Mais tout de même.
L’institution française utilise le cloud selon deux orientations : d’une part pour créer un cloud privé utile à plusieurs banques centrales au sein de l’euro-système. Elle exploite d'autre part des services en cloud public afin d’externaliser le stockage d’un certain nombre de données jugées peu sensibles. Certaines applications sont déjà co-exploitées avec la Deutsche Bundesbank et Banco de España, ce qui confère des économies d’échelle. "La Banque de France a une stratégie très claire de fournir des services, y compris informatiques, à l’ensemble de l’euro-système", explique Michel Spiri.
Un cloud central accessible aux 19 pays de la zone euro
Pour le DSI de la Banque de France, le futur des SI des banques centrales européennes passe par la mise en commun des ressources informatiques. Il prédit ainsi : "dans 5 à 10 ans, il y aura un cloud avec quelques data centers installés dans des pays comme la France, l’Allemagne ou l’Italie – qui ont les moyens d’investir en la matière -, et qui fourniront toute la puissance informatique pour les 19 pays de la zone euro en ce qui concerne les activités de banque centrale".