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"Nous avons transformé la Fnac"

Le PDG du groupe de distribution, qui a publié ses résultats jeudi 26 février, est revenu sur les bonnes performances de son groupe. Il y voit un "encouragement à poursuiv

Alexandre Bompard, le PDG de la Fnac, l'assure. Pour son groupe, tous les voyants sont au vert. En témoigne des résultats annuels "positifs et solides", publiés la veille avec un chiffre d'affaires en hausse à magasins comparable, et un bénéfice de 41 millions d'euros.

"Nous avons transformé la Fnac et c'est un formidable encouragement que nous donnent ces résultats à poursuivre la transformation de notre enseigne", a-t-il jugé sur BFMTV, ce vendredi 27 février.

"Un avantage fiscal indu pour Amazon"

Pour redresser la barre, la Fnac a notamment dû fourbir ses armes face à la concurrence des pure player, Amazon en tête. A ce titre, Alexandre Bompard n'a pas manqué de souligner, dans une interview au Figarocombien le combat avec le géant américain lui semble déséquilibré.

"Amazon bénéficie d'un avantage fiscal indu, c'est évident! Je suis abasourdi par l'inertie de la Commission européenne, qui fait le lit d'Amazon depuis 10 ans en n'agissant pas contre les grands groupes de l'internet, qui usent et abusent des techniques d'optimisation fiscale offertes par certains pays européens pour mener une compétition déloyale", peste-t-il.

"Cet avantage de taille a pour effet de fragiliser et même de faire disparaître des acteurs de la distribution", ajoute-t-il.

"Le e-commerce est très coûteux"

Autre cheval de bataille d'Alexandre Bompard, le travail dominical. "J'ai une demande très forte: je voudrais une dérogation dans le secteur culturel. D'abord parce qu'Amazon, qui a fait de la culture un produit d'appel, peut commercialiser ses produits le dimanche et fait 25% de son chiffre d'affaires ce jour-là. Ensuite parce que la culture est ouverte le dimanche, les théâtres, les musées, les cinémas. Alors pourquoi pas une Fnac dès lors que nous offrons à nos salariés du volontariat mais aussi des contreparties salariales", a-t-il plaidé sur BFMTV. 

"J'aimerais donc que le gouvernement se saisisse de ce dossier et se dise 'la culture, les commerces culturels comme la Fnac (...) doivent être ouverts le dimanche, régulièrement, aussi souvent que nous le jugeons utile".

En octobre dernier, Alexandre Bompard avait déjà détaillé à BFM Business, la recette de la Fnac pour contrer les pure-player du web: avoir un modèle combinant les magasins physiques et Fnac.com, le site du groupe. "C'est l'avantage que nous avons par rapport à des concurrents comme Amazon", estimait-il. "Le commerce de demain n'est pas le e-commerce mais un commerce global connecté, qui connecte les magasins à de la distribution digitale", poursuivait-il. Avant d'enfoncer le clou: "c'est très coûteux le e-commerce. C'est moins coûteux d'avoir des magasins et c'est pour cela qu'aucun acteur du e-commerce ne gagne de l'argent, Amazon inclus".

J.M.