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Le droit à la déconnexion, une mesure méconnue des salariés

57% des salariés avouent consulter des emails ou répondre à un appel une fois leur journée finie.

57% des salariés avouent consulter des emails ou répondre à un appel une fois leur journée finie. - Kaboompics - CC

Les entreprises de plus de 50 personnes sont tenues de mettre en place des dispositifs de régulation des outils numériques, pour respecter les temps de repos et l'équilibre entre vie pro et perso. Mais près d'un salarié sur deux ignore cette loi, selon l'Observatoire entreprise et Santé Viavoice-Harmonie Mutuelle.

Un appel le week-end, un coup d'œil à sa messagerie professionnelle le soir… Si les nouvelles technologies ont apporté certaines facilités dans l'exercice de son métier, elles ont aussi augmenté la charge de travail et fragilisé la frontière entre la vie privée et la vie professionnelle. Le droit à la déconnexion, inscrit dans la loi Travail, protège les salariés contre les éventuels reproches d'un patron exigeant une disponibilité totale, y compris en dehors des heures de travail. Mais cette disposition est méconnue des salariés. Selon l'Observatoire Entreprise et Santé Viavoice-Harmonie Mutuelle (1), 45% des salariés ne savent pas ce qu'est le droit à la déconnexion. Pour 6%, cela signifie qu'ils n'ont pas à travailler en dehors des heures de travail. Ils sont tout autant à penser que cela leur donne le droit à des moments de pause et des congés en cas de besoin.

Ils sont tout de même 23% à savoir que le droit à la déconnexion leur permet de ne pas être joignables en dehors des heures de travail. Pour 20% des salariés sondés, cela signifie que les mails et les appels doivent être bloqués ou interdits dans certaines plages horaires.

Se montrer disponible auprès de ses managers

De leur propre aveu, les salariés ont du mal à couper toute relation avec leur travail. 57% avouent consulter des emails ou répondre à un appel une fois leur journée finie, et 48% le font aussi lors de leurs vacances. S'ils gardent un œil sur leur messagerie, c'est pour 62% d'entre eux pour leur permettre de mieux s'organiser, et pour 52%, c'est plutôt une question d'image auprès de leur management, pour montrer qu'ils sont disponibles. Preuve d'un certain niveau de stress, 45% déclarent que consulter leur messagerie les rassure.

Mais cette pression des outils numériques n'est pas l'apanage des salariés. Les dirigeants aussi la subissent. 83% reconnaissent consulter leurs mails et répondre aux appels quand ils ont fini leur journée et 79% ne déconnectent pas quand ils sont en congés. Rien d'étonnant à ce que 74% des dirigeants pensent que le droit à la déconnexion n'est pas applicable à toutes les professions.

(1) Enquête réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 1003 salariés et 305 dirigeants d'entreprises

C.C.