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"Le football est une industrie de marché"

Les deux invités des Décodeurs de l'éco ont plaidé pour une privatisation des stades par les clubs de football.

Les deux invités des Décodeurs de l'éco ont plaidé pour une privatisation des stades par les clubs de football. - -

Invités des Décodeurs de l'éco sur BFM Business ce mardi 25 septembre, Pascal Perri, président de PNC et Hervé Brossard, président d'Omnicom Media Group France, ont présenté une vision décomplexée du foot-business.

Les pétrodollars déversés par le Qatar dans les caisses du Paris Saint Germain suscitent beaucoup de débats en ces temps de crise. Beaucoup fustigent la dérive du sport professionnel –et du football en particulier- et voient en l’argent la cause principale des maux de la discipline. Mais d’un point de vue économique, il en est tout autre. Alors, l’argent va-t-il tuer le football français ? C’est la question posée aux invités des Décodeurs de l’éco. Pour Pascal Perri, économiste et auteur d’un rapport sur les modèles économiques dans le football, et Hervé Brossard, président d'Omnicom Media Group France , rien ne permet de l’affirmer.

Pascal Perri, qui présente une vision résolument libérale du foot-business, juge que le football est actuellement "une activité régalienne", sous une emprise trop importante de l’Etat. Une situation avec laquelle il faut en finir, avec pour exemple le modèle anglais, mais aussi néerlandais : "Aux Pays-Bas, les clubs sont des entreprises qui s’associent pour fonder une ligue professionnelle. Cette dernière possède une chaine à péage". Pour lui, le foot est "une industrie du marché, avec des propositions de spectacle, des politiques tarifaires, etc." Hervé Brossard ne dit pas autre chose et, comme lui, plaide en faveur de l’arrêt des subventions municipales aux clubs, qui doivent être "totalement autonomes".

"Faire servir les stades à autre chose que le football"

Autre sujet abordé: la nécessité pour les clubs de posséder leur propre stade. Tout en mettant en valeur l’Olympique lyonnais, qui devrait construire son Stade des lumières avant 2016, les deux experts ont mis en avant les revenus supplémentaires que cela devrait engendrer, 40 millions d’euros par an dans ce cas précis. Avec toutefois quelques nuances : "les clubs français ne doivent pas voir trop grand. Arsenal aurait pu remplir un stade de 80 000 places, mais ils en ont construit un de 60 000. Plus on resserre la capacité, plus on peut augmenter le prix des places et ses revenus", sourit Pascal Perri. "Les stades doivent surtout ne pas rester vide, selon Hervé Brossard, ils doivent servir à autre chose, des spectacles, des concerts, cela donne la possibilité d’augmenter les revenus et également de le sponsoriser".

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