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"Le gaz de schiste est devenu un débat politique"

Le président du Centre des hydrocarbures non-conventionnels, Jean-Louis Schilansky, sur le plateau de "Good morning Business".

Le président du Centre des hydrocarbures non-conventionnels, Jean-Louis Schilansky, sur le plateau de "Good morning Business". - BFM Business

Jean-Louis Schilansky était l'invité de BFM Business ce mardi 24 janvier. Président du centre des hydrocarbures non-conventionnels, il s'est exprimé sur le projet de réforme du code minier examiné à l'Assemblée nationale et a dénoncé le "débat politique" qui entoure ce sujet.

Attendu depuis cinq ans, le projet de réforme du code minier, visant à davantage tenir compte de l'environnement avec notamment l'interdiction des gaz de schiste, est débattu depuis mardi à l'Assemblée nationale. Président du centre des hydrocarbures non-conventionnels Jean-Louis Schilansky s'interroge sur les motivations d'une telle réforme.

"Pourquoi est-ce que dans l'urgence on se préoccupe du code minier et du gaz de schiste alors qu'en France une loi de juillet 2011 interdit la fracturation hydraulique? Il n'est pas question d'aller chercher aujourd'hui du gaz de schiste en France!" développe-t-il. 

Selon lui, il faudrait d'abord évaluer les ressources en gaz de schiste disponibles sur le territoire français avant d'inscrire dans la loi le renoncement définitif à cette source d'énergie.

"On ne sait même pas s'il y a une ressource potentielle ou pas. Essayons d'évaluer d'abord. Quand on saura de quoi on parle, à ce moment-là on pourra peut-être légiférer, peut-être autoriser ou interdire" l'exploitation du gaz de schiste en France. 

"Le gaz de schiste a été diabolisé en France"

Pour Jean-Louis Schilansky s'il existe un tel clivage autour de cette question, c'est parce que "le gaz de schiste a été diabolisé en France". Le président du Conseil des hydrocarbures non-conventionnels explique que la sortie en 2010 du documentaire américain "Gasland", ayant pour thème l'impact écologique de l'extraction du gaz de schiste, est grandement responsable de l'impopularité de cette source d'énergie. Les gens "ont cru que c'était le diable sur Terre!" tempête-t-il.

"Ce qu'ont raté les défenseurs des hydrocarbures non-conventionnels c'est la politique" explique Jean-Louis Schilansky. Gaz et pétrole de schiste "sont devenus un débat politique. En 2011 c'était déjà un débat politique, à un an des élections présidentielles. Début 2017, c'est aussi un débat politique car on est près des élections" analyse-t-il, concédant que cette thématique, contrairement au nucléaire, parvenait à unir le Parti socialiste et les écologistes. 

Antonin Moriscot Journaliste BFMTV