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Le gaz, une énergie d'avenir en pleine transition

Le Congrès Mondial du Ga (WGC) se déroule du 1er au 5 juin à Paris. Au coeur des débats, la place du gaz dans la transition énergétique

Le Congrès Mondial du Ga (WGC) se déroule du 1er au 5 juin à Paris. Au coeur des débats, la place du gaz dans la transition énergétique - DR

Le Congrès Mondial du Gaz ouvre ses portes ce lundi 1er juin à Paris. 5 journées de débats, près de 3.000 délégués internationaux, 500 speakers et 80 pays représentés. La transition énergétique s'organise. L'Union Internationale du Gaz compte bien mettre en avant les atouts de sa filière.

"Le gaz est la seule énergie fossile en progression mais aussi la moins émettrice en CO2." Jérôme Ferrier président de l'Union Internationale du Gaz plante le décor à l'occasion de l'ouverture de ce Congrès Mondial porte de Versailles à Paris. C'est la 26ème édition de cet événement majeur pour le secteur.
Le gaz représentait 21% de la demande en énergie en 2012, il représentera 24% en 2040. Les besoins sont grandissants en Chine, en Inde, en Amérique Latine mais aussi en Afrique.

Jérôme Ferrier cite le Moyen-Orient en exemple: la demande en énergie alimentée par le gaz naturel est réelle. Récemment le ministre chargé du pétrole en Arabie Saoudite s'est déplacé en personne à un sommet dédié au gaz en soulignant que 'le gaz était aussi une partie du futur en Arabie saoudite". Il y a évidemment le gaz conventionnel dont le production est dominée par quatre pays, l'Iran, la Russie, le Qatar et le Turkménistan mais le gaz non conventionnel qui suscite encore des questions sur son impact environnement bouscule la donne géopolitique. Les leaders en la matière sont la Chine, l'Argentine, l'Algérie et les États-Unis.

Le bio méthane à l'honneur

L'Union Internationale du Gaz met en avant le rôle central du gaz dans la génération d'électricité. Techniquement, une fois brûlé, le combustible chauffe l'eau située dans des tubes qui tapissent les parois de la chaudière. La chaleur transforme l'eau en vapeur qui actionne la turbine qui elle-même entraîne l'alternateur. Au final, cette méthode de production génère moins d'émissions de gaz à effet de serre. Face au charbon, le gaz met en avant ses atouts. Le discours est très clair. Jérôme Ferrier se félicite d'ailleurs déjà de la volonté de Bruxelles d'investir dans de nouvelles infrastructures dédiées au gaz.

La filière estime donc que le gaz a son rôle à jouer dans la transition énergétique. Elle travaille aussi à réduire son impact sur l'environnement.
L'Union Internationale du Gaz mise aussi beaucoup sur le bio méthane produit à partir de déchets agricoles agroalimentaire et boues de Step. Il estime qu'il devrait être inclus dans les énergies renouvelables

En 2023, 75% du bio-méthane proviendra du monde agricole. C'est la demande dans les transports qui devrait alimenter la filière, que ce soit en terme de GNC gaz naturel comprimé ou encore de GNV. L' Iran et le Pakistan les ont développés tout comme l'Italie. En revanche la France est très en retard. Le gouvernement s'est fixé pour objectif 1.500 méthaniseurs d'ici 2020, nous sommes encore loin du compte.

A l'heure actuelle, seuls les bus, les bennes à ordures ou certains poids lourds roulent grâce à ce bio méthane. L'AFG croit à un démarrage en 2020 avec des perspectives de marché de 3 millions de véhicules en 2030.
Mais la clé ce seront les infrastructures; le parallèle est le même qu'avec la voiture électrique. Sans possibilité de faire le plein, le marché pourrait stagner.

Une place dans la loi

La filière est très active sur le dossier alors que le débat va se poursuivre bientôt au Sénat sur le projet de loi sur la transition énergétique. Le gaz était le grand oublié de la première version du texte. L'AFG a obtenu des avancées sur l'objectif de réduction de 30% des énergies fossiles en 2030 en fonction du facteur d émissions de gaz à effet de serre. On peut y ajouter le soutien au déploiement des systèmes de distribution de gaz naturel liquéfié dans les ports comme carburant pour navires ou encore l'introduction du gaz dans la définition des véhicules propres grave à la dénomination des carburants alternatifs
Pour Jérome Ferrier "le gaz n’est certainement pas une énergie du passé. Le biogaz, le «power to gaz», le GNV ou le GNL maritime sont quelques-uns des exemples qui démontrent que le gaz est définitivement une énergie d’avenir." Une industrie du futur dont il sera question durant 5 jours à Paris. Le Congrès Mondial s'achèvera vendredi prochain, le 5 juin.

Nathalie Croisé