BFM Business
Transports

Le gouvernement se penche de nouveau sur la Scop SeaFrance

L'objectif du gouvernement est de parvenir à un accord global permettant la préservation d'un maximum d'emplois et la libération sans délai des bateaux.

L'objectif du gouvernement est de parvenir à un accord global permettant la préservation d'un maximum d'emplois et la libération sans délai des bateaux. - Denis Charlet - AFP

Une réunion est organisée lundi afin de trouver une solution pour la reprise de 392 salariés de la scop, placée en redressement judiciaire le 31 juillet.

Un accord va-t-il être enfin trouvé ? Le gouvernement va tenter de nouveau de trouver une solution pour les salariés de la Scop SeaFrance. Le secrétariat d'État aux Transports réunira lundi 24 août à 14H30, au ministère, tous les acteurs de ce dossier.

Après l'échec des négociations menées fin juillet, qui avait abouti au blocage du port de Calais, un deuxième protocole d'accord a été transmis vendredi à la Scop SeaFrance, qui exploitait la compagnie MyFerryLink, à Eurotunnel, propriétaire des bateaux, et à DFDS, nouvel affréteur de deux des trois bateaux.

Il prévoit, selon le quotidien La Voix du Nord, la reprise par Eurotunnel et DFDS de 392 des 487 salariés en CDI, au lieu de 380 dans le précédent protocole, ce qui laisserait 95 personnes sans emploi, au lieu de 107.

La Scop SeaFrance, créée sur les décombres de la compagnie maritime SeaFrance en août 2012, a été placée en liquidation judiciaire à Boulogne-sur-Mer le 31 juillet. "L'objectif du gouvernement est de parvenir à un accord global permettant la préservation d'un maximum d'emplois et la libération sans délai des bateaux", avait indiqué le secrétariat d'Etat mercredi.

50 emplois de plus créés par Eurotunnel

Eurotunnel, qui s'engageait dans le premier protocole à passer un contrat d'affrètement du troisième navire, le Nord-Pas-de-Calais, avec une nouvelle Scop constituée par 150 salariés sociétaires de la Scop SeaFrance, n'en reprendrait plus que 140. Mais 50 emplois seraient créés par Eurotunnel dans le cadre du renforcement de la sécurité du tunnel sous la Manche, annoncé jeudi par les gouvernements français et britannique face à l'afflux de migrants qui tentent de passer en Grande-Bretagne.

Quant au transporteur danois DFDS, il n'embaucherait plus que 202 salariés de SeaFrance, au lieu de 230 dans le premier protocole, et revient ainsi au chiffre qu'il avait annoncé lors de la reprise des deux bateaux. Le gouvernement mise également sur des départs en retraite et des départs volontaires, selon le nouveau protocole que la Voix du Nord a pu consulter: "si comme annoncé, 50 salariés font valoir leurs droits à la retraite ou ont un projet personnel, il convient de constater que 90% du personnel disponible aurait ainsi une réponse en termes d'emploi".

Toujours selon le quotidien, le protocole "prévoit la libération +sans délai+ des navires Le Berlioz et le Rodin (anciennement exploités par la Scop et vendus à DFDS, NDLR), occupés par les marins de la Scop SeaFrance" depuis le 29 juin. Une prime supérieure à celle prévue par la loi pourrait également être versée aux "salariés dont les droits à la retraite ne sont pas ouverts au jour du licenciement et à qui aucune proposition d'embauche ne sera faite dans un délai de trois mois".

Par ailleurs, Eurotunnel devra payer à la Scop la moitié des "plus de cinq millions d'euros" de créances dues. Disparaît, en revanche, la priorité d'embauche donnée pendant 5 ans aux anciens salariés de la Scop si Eurotunnel ou DFDS créent de nouveaux emplois maritimes sur le port de Calais. De même, la renonciation des signataires à poursuivre les procédures judiciaires engagées ne figure plus dans le texte.

Les marins de la Scop ont bloqué à plusieurs reprises depuis début juin l'accès au port de Calais et au tunnel sous la Manche. Excepté les salariés protégés, les salariés en CDI de la Scop SeaFrance ont été licenciés les 13 et 14 août, toujours selon la Voix du Nord.

C.C. avec AFP