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Le Jet Four Seasons, un avion réservé aux habitués des palaces

Le jet Four Seasons est un Boeing 757 équipé de 52 sièges-lits en cuir.

Le jet Four Seasons est un Boeing 757 équipé de 52 sièges-lits en cuir. - P.K.

Le groupe canadien d'hôtels de luxe a mis au point un concept révolutionnaire. Il a luxueusement aménagé un Boeing 757 afin de pouvoir proposer des circuits thématiques et des tours du monde où ses clients  dormiront dans ses palaces et voyageront dans un avion unique en son genre.

Depuis qu’il appartient conjointement à Bill Gates et au prince saoudien Al Walid Ben Talal, le groupe Four Seasons multiplie les investissements audacieux. Dernier en date: le réaménagement complet d'un Boeing 757 selon les canons du luxe qu’apprécient les clients de la marque.

L’avion a fait le début de sa carrière chez Transavia en 1996. Il la finit donc en beauté avec une somptueuse livrée gris anthracite et le logo très élégant du groupe canadien spécialisés dans les hôtels de luxe. A l’intérieur seulement 52 sièges. Pour se faire une idée de la spaciosité de l'aménagement, la seule compagnie aérienne à exploiter des avions uniquement équipés de siège business, entre New York et Paris ou Londres, utilise également un Boeing 757 et son avion comprend 74 sièges.

Des vols uniquement de jour

Les sièges en cuir du Four Seasons jet se transforment évidemment tous en lit, même si l’objectif n’est pas de faire voyager ses passagers de nuit. Le groupe hôtelier conçoit des périples de quelques semaines durant lesquels les voyageurs vont faire des escales dans des villes ou des îles où ils seront logés dans l’un des 92 palaces gérés par Four Seasons.

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Pour leur premier voyage dans ce nouveau jet, les passagers ont donc dormi lundi 20 avril au Georges V (l’un des fleurons du groupe) avant d’embarquer pour Lisbonne où ils ont passé la nuit au Ritz et ont été les invités d’une réception privée à la résidence de l’ambassadeur de France au Portugal. Un périple qui se veut exceptionnel de bout en bout. La découverte des palais et des musées prévus dans le programme ne se font que dans le cadre de visites privées. A Milan, les "croisiéristes" ont par exemple leur billet pour une soirée à la Scala.

Un tour de monde pour 119.000 dollars

Il faut dire que ce "voyage organisé" est réservé à une clientèle très aisée. Pour le circuit de 2 semaines en Europe, il faut compter 69.000 dollars (64.000 euros). Un prix raisonnable comparé à celui exigé pour être de son prochain tour du monde (Seattle, Tokyo, Pékin, Les Maldives, le parc du Serengeti en Tanzanie, Istanbul, Saint Petersburg, Marrakech et New York) que le jet va entamer au mois d’août. 119.000 dollars (111.000 euros) pour trois semaines. A condition de voyager à deux bien sûr. Pour faire chambre à part, il faut verser un supplément de 11.000 dollars.

A bord, en plus des trois pilotes et des huit hôtesses et stewards, Four Seasons a créé une fonction inédite dans l’aérien mais naturel dans un palace : le concierge. Sont également présents quatre autres personnes chargées de répondre à tous les désirs des passagers dont un cuisinier. Des passagers qui n’ont à se préoccuper ni de leurs valises ni du moyen de transport pour aller de l’hôtel à l’aéroport. Ils sont pris en charge du début à la fin de leur voyage par la chaîne hôtelière. Four Seasons va même jusqu’à offrir à ces clients un iPad, un casque haut de gamme et une valise d’une grande marque allemande réputée pour la durabilité de ses bagages.

Des clients déjà propriétaires de leur propre jet

"La décision de proposer des voyages exceptionnels à bord d’un jet privé Four Seasons totalement personnalisé fait suite à l’évolution des besoins et des envies exprimés par nos clients" insiste Susan Helstab, Vice-Présidente du groupe en charge du marketing.

Mais qui peut donc s’offrir des voyages organisés aussi luxueux? Impossible d’avoir la liste des passagers soigneusement tenue secrète. Tout juste laisse-t-on entendre qu’ils sont majoritairement américains, quinqua- ou sexagénaires. Certains sont même déjà propriétaires de leur propre jet. Et s’ils voyagent en groupe, c’est pour se retrouver "entre eux".

Pierre Kupferman