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Le livreur de repas Take Eat Easy visé par une plainte pour travail illégal et dissimulé

114 livreurs ayant travaillé pour la start-up belge Take Eat Easy ont porté plainte pour travail illégal et dissimulé. (image d'illustration)

114 livreurs ayant travaillé pour la start-up belge Take Eat Easy ont porté plainte pour travail illégal et dissimulé. (image d'illustration) - Monica Schipper - Getty Images North America - AFP

Plus d'une centaine d'anciens coursiers à vélo de l'enseigne belge de livraison de repas Take Eat Easy ont déposé plainte à Paris pour travail illégal et travail dissimulé.

Ayant travaillé pour Take Eat Easy (TEE) à Paris, Lyon, Nantes, Rennes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Nice, Strasbourg ou encore Grenoble, 114 livreurs ont porté plainte au pénal contre la start-up belge -liquidée à l'été 2016- indique Kevin Mention, leur avocat. 

Beaucoup d'entre eux, enregistrés à l'époque comme auto-entrepreneurs, ont engagé parallèlement des procédures devant les prud'hommes pour faire reconnaître un lien de salariat avec la société, placée en liquidation judiciaire le 30 août 2016.

Selon leur conseil, cette plainte devant le parquet national financier vise à ce que "la lumière soit faite" sur les pratiques de TEE. Ces éléments viendront "compléter les procès-verbaux pour travail dissimulé transmis par l'inspection du travail (Direccte)" à la justice, a-t-il ajouté.

Take Eat Easy se présentait "comme une plateforme de mise en relation" entre consommateurs, restaurateurs et coursiers à vélo, alors qu'"il s'agissait d'une véritable entreprise de livraison à domicile", est-il écrit dans la plainte consultée par l'AFP.

La société a "employé très régulièrement des étrangers en situation irrégulière", qui ne pouvaient pas se déclarer comme auto-entrepreneur, selon l'avocat. Certains ont ainsi été rémunérés "via le compte d'autres coursiers", "via des comptes ouverts à l'étranger" ou "via des pièces détachées de vélo".

Un dossier "énorme et complet"

Quant au travail dissimulé, il est caractérisé par le "lien de subordination permanent" et "absolu" entre Take Eat Easy et les livreurs, que la société "tentait de dissimuler" en "favorisant les ordres donnés à l'oral ou sur les réseaux sociaux". À l'appui du lien de subordination, la plainte cite des "horaires et itinéraires de travail non libres", "tenue et matériel fournis et obligatoires", "évaluation et contrôle du travail constants", "interdiction de refuser une course", "procédures disciplinaires de l'avertissement au licenciement"...

Les ex-livreurs de Take Eat Easy ayant engagé une procédure aux prud'hommes n'ont jusqu'à présent pas obtenu gain de cause. Mais "tous les dossiers ne se valent pas", relève Kevin Mention, qui n'a pas encore eu de décision rendue pour ceux qu'il suit. Les témoignages et pièces d'une centaine de personnes, dans le cadre de la plainte, permettent d'avoir un dossier "énorme" et "complet", a-t-il souligné. 

A.M. avec AFP