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Vie de bureau

Le mal de dos, un fléau qui coûte plus de 1 milliard aux entreprises

Les professionnels oeuvrant dans le service à la personne de plus en plus touchées par le mal de dos.

Les professionnels oeuvrant dans le service à la personne de plus en plus touchées par le mal de dos. - Mobile Massage MD - CC

Alors que le nombre des accidents du travail s'est stabilisé et que les maladies professionnelles régressent, les salariés sont frappés par un nouveau mal: la lombalgie. Un Français sur deux en a souffert au cours des douze derniers mois, selon les chiffres publiés ce mardi par l'Assurance Maladie.

Les accidents du travail imputables à des erreurs de manutention ou à des chutes sont à un niveau historiquement bas depuis trois ans. En revanche, désormais, c'est le dos qui trinque. Les lombalgies ont représenté 20% des accidents du travail en 2015, selon les chiffres de l'Assurance Maladie publiés ce 15 novembre. Dix ans auparavant, leur part n'était que de 13%.

Un Français sur deux a souffert du dos au cours des 12 derniers mois, et c'est le deuxième motif invoqué pour se rendre chez son médecin. Cette pathologie, bien que douloureuse, n'est pas toujours invalidante: elle ne donne lieu à un arrêt de travail que dans 1 cas sur 5 et se guérit dans 90% des cas. Néanmoins, elle représente 30% des arrêts de travail de plus de 6 mois et c'est la 3ème cause d'admission en invalidité.

Des actions de prévention nécessaires

Tous les secteurs d'activité ne sont pas exposés de la même manière. Le risque est faible pour les salariés exerçant dans les banques, les assurances ou encore l'administration. Même si rester assis toute la journée à son bureau peut aussi provoquer des tensions lombaires.

Mais cela n'a rien à voir avec les conditions de travail des salariés du BTP, les plus exposés, qui manipulent des charges lourdes, effectuent des gestes répétitifs et ont des risques de chutes plus élevés. Les actions de préventions semblent porter leurs fruits puisqu'en 2015, l'Assurance Maladie a recensé 1.100 cas de moins dans le secteur industriel. Mais un autre domaine inquiète l'Assurance Maladie : celui des aides à la personne, dont le nombre de cas souffrant du dos augmente de 2.200 par an. Ce qui l'amène à dire que "ces évolutions sectorielles mériteraient de mener des actions de prévention dédiées."

Ce problème de santé publique a un coût, chiffré à 1 milliard d'euros. Selon le décompte de l'Assurance Maladie, 120 millions d'euros sont dépensés pour la prise en charge des soins, 580 millions sont versés au titre des indemnités journalières et enfin, entre 300 et 350 millions pour les séquelles, versées sous forme de rente ou de capital.

Coralie Cathelinais