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Le marché de la musique sauvé par le streaming en 2014

Pour les producteurs, l'espoir vient désormais des revenus du numérique (29% des revenus globaux en 2014) en général, et le streaming en particulier.

Pour les producteurs, l'espoir vient désormais des revenus du numérique (29% des revenus globaux en 2014) en général, et le streaming en particulier. - Jason Davis / Gety Images/AFP

Après une année 2013 en hausse, le marché de la musique a enregistré une baisse de 5,3% en 2014. La chute aurait pu être pire sans le streaming qui, avec une hausse de 34%, s’impose enfin comme un relais de croissance.

Le marché de la musique enregistrée, après une légère hausse en 2013, a recommencé à baisser (-5,3%) en 2014 mais le streaming continue à progresser fortement (+34%), a indiqué mardi le Snep, principal syndicat des producteurs.

Le nouveau fléchissement du chiffre d'affaires global du secteur du disque en France (570 millions d'euros en 2014) s'explique d'abord par une baisse de 11,5% des revenus des ventes physiques (CD, DVD, vinyles), qui représentent encore un peu plus de 70% du marché, selon le bilan annuel des producteurs.

La baisse des revenus de l'industrie musicale est une tendance lourde depuis bientôt 15 ans. Hors "droits voisins", c'est-à-dire les droits de reproduction pour copie privée et les droits de diffusion télé et radio (soit 112 millions d'euros en 2014), le marché a désormais perdu "près de 65% de sa valeur depuis 2002" où il atteignait 1,3 milliard d'euros, souligne le Snep.

Deux millions de Français abonnés aux services de streaming

L'année 2013, marquée par un petit sursaut, était atypique en raison des succès exceptionnels de Stromae, de Maître Gims et de Daft Punk.

Pour les producteurs, le motif d'espoir vient désormais des revenus du numérique (29% des revenus globaux en 2014), secteur où le streaming, en forte croissance (+34%), supplante désormais le téléchargement à l'acte (en baisse de 14%). Pour la première fois l'an dernier, les recettes engendrées par le streaming ont représenté plus de la moitié des revenus du numérique (55% contre 43% en 2013).

Deux millions de Français (+35% par rapport à 2013) sont désormais abonnés à un service de streaming audio, soit directement via une souscription mensuelle à une plateforme (comme Deezer, Spotify et autres) soit via leur forfait téléphonique, selon le Snep.

"On est dans une nouvelle révolution", selon Guillaume Leblanc, directeur général du Snep, estimant que le streaming "s'affirme comme le nouveau relais de croissance" de l'industrie musicale.

Autre sujet de satisfaction: la bonne santé de la chanson francophone. L'an dernier, "les trois-quarts (74%) du marché (hors classique)" ont été le résultat des succès de productions francophones. "Un niveau jamais atteint", selon le Snep.

Le Top 10 des meilleures ventes d'albums en 2014 est ainsi exclusivement francophone, dominé par l'incontournable Belge Stromae (déjà premier des ventes en 2013) devant Kendji Girac et Indila.

P.S. avec AFP