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Transports

Le patron de Tesla veut passer à la vitesse supérieure

Les prévisions d'Elon Musk sont beaucoup plus optimistes que celles des experts du secteur.

Les prévisions d'Elon Musk sont beaucoup plus optimistes que celles des experts du secteur. - Bill Pugliano - AFP

Elon Musk est persuadé qu'il vendra "plusieurs millions" de sa voiture électrique par an d'ici 2025. Un pari réaliste?

Des fusées à coûts réduits, un tube pour voyager à 1.300 kilomètres heure, … Elon Musk a toujours affiché une ambition démesurée. Et celle que le patron de Tesla s'est fixé avec sa marque de voitures électriques ne font pas exception. Le dirigeant d'origine sud-africaine vient, en effet, d'annoncer que d'ici à 2020, son entreprise serait en mesure de produire un demi-million de voitures en rythme annuel. Elon Musk assure même être en mesure de produire "plusieurs millions" de Tesla par an à l'horizon 2025.

Pour parvenir à ce petit miracle, Tesla va élargir sa gamme en proposant aussi des véhicules d'entrée de gamme. Des usines seront également implantées en Europe et en Chine, et peut-être même "plus près de la côte Est" des Etats-Unis pour limiter les frais de livraison, a indiqué, Elon Musk, en marge du salon de l'automobile de Detroit.

S'il se montre aussi ambitieux, c'est parce que ses ventes en 2014 ont, semble-t-il, dépassé toutes ses espérances, obligeant souvent les clients à se montrer patients. Tesla avait prévu de produire 33.000 véhicules l'an passé. Mais "nous en avons vendu beaucoup plus" s'est enflammé Elon Musk sans donner plus de détail.

"Des décisions politiques qui chamboulent le marché"

Un peu trop optimiste? Peut-être. D'après Josselin Chabert, analyste automobile chez PwC Autofacts, les prévisions pour le marché des véhicules électriques sont loin d'être aussi encourageantes. "En 2020, ils représenteront 1% du marché mondial, soit 1 million de voitures". Que Tesla, à lui tout seul, puisse vendre "plusieurs millions" à peine 5 ans plus tard parait donc assez irréaliste. D'autant qu'il reste un grand nombre de pays (Indonésie, Inde, Thaïlande…) où les infrastructures permettant de recharger les véhicules sont quasiment inexistantes.

Mais Josselin Chabert ne ferme pas la porte totalement non plus. "Les choses bougent lentement. L'électrique dépend beaucoup des Etats et des subventions. Pour autant, nous ne sommes pas à l'abri de décisions politiques qui chamboulent le marché". L'analyste donne de l'exemple de la Chine, l'un des plus grands marchés. Aujourd'hui, Tesla peine à entrer sur ce marché car les Chinois craignent de ne pas pouvoir recharger facilement leur véhicule. Mais les pics de pollution y sont de plus en plus nombreux. Le gouvernement ou les villes pourrait donc pousser les consommateurs à s'équiper en véhicules non polluants. C'est d'ailleurs déjà le cas pour les deux-roues. Pour faciliter le développement de ses ventes, Tesla envisage d'ailleurs d'ouvrir à la concurrence la technologie utilisée pour son propre réseau de bornes.

Pour l'instant, c'est aux Etats-Unis que les ventes de Tesla sont les plus nombreuses. En 2013, le Model S a été vendu à 17.500exemplaires dont 79% aux Etats-Unis. Viennent ensuite la Norvège et les Pays-Bas avec respectivement 9% et 5%.

Diane Lacaze