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Le PDG d’Orange viseun troisième mandat

Le mandat de Stéphane Richard se termine en 2018

Le mandat de Stéphane Richard se termine en 2018 - PHILIPPE DESMAZES / AFP

Stéphane Richard a renoncé à son audition mercredi dans le procès Tapie-Lagarde. Toutefois, les menaces judiciaires qui pèsent sur lui le poussent à prendre les devants pour rester à la tête de l’opérateur télécoms. L’État soutient l’idée de son renouvellement même si rien ne sera décidé avant 2018.

Stéphane Richard se plaît bien à la tête d’Orange. Le PDG de l’opérateur télécoms souhaite prolonger son mandat qui se termine en 2018. S’il n’a rien annoncé officiellement, son souhait de prétendre à un troisième mandat ne fait aucun doute. "Il ne se sent pas comme vivant son dernier mandat, explique Alexandre Medvedowsky, un de ses lobbyistes. Mais il n’est pas en campagne".

Déjà en 2012, deux ans avant la fin de son deuxième mandat, il avait déclaré sa candidature devant les syndicats de la CFE-CGC. Aujourd’hui, aucune déclaration publique mais son entourage le reconnaît à demi-mot. "Il a envie de continuer, c’est la tendance naturelle d’un patron de se projeter au-delà de son mandat mais ce n’est pas d’actualité" jure une porte-parole d’Orange. "Il a beaucoup d’opérations stratégiques à mener encore", ajoute Alexandre Medvedowsky: la consolidation du marché français en Europe et le désengagement de l’État actionnaire qui se profile.

La question se pose d’autant plus qu’il devait être auditionné ce mercredi dans le procès de Christine Lagarde, dont il était directeur de cabinet, sur le rôle qu'elle a joué dans la décision de privilégier un arbitrage dans l'affaire Tapie-Adidas. Et que le futur procès Tapie, prévu à l’horizon 2018 sur le fond de l'affaire, sera aussi un sérieux obstacle pour Stéphane Richard qui a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée". L’année même de la fin de son actuel mandat, et alors que son renouvellement se posera.

Ambitions en interne

Cette échéance judiciaire couplée à la fin de son mandat suscite en interne des ambitions. Dans les couloirs d’Orange, il se dit que Ramon Fernandez se verrait bien PDG. Et que plusieurs cadres ne souhaitent pas que Stéphane Richard prolonge à la tête d’Orange. Certains parlent même d’un "front anti-Richard". Ces soubresauts ne sont pas sans rappeler ceux de 2014 quand Delphine Ernotte, ancienne patronne d’Orange France, souhaitait aussi prendre sa place. L’actuelle patronne de France Télévisions avait, semble-t-il, tenté un putsch au moment de la mise en examen de Stéphane Richard dans l’affaire Tapie.

Le PDG d’Orange dispose en tout cas d’un soutien de taille: celui de l’État, actionnaire à 23%. À Bercy, on estime qu’il fait "du bon travail et qu’il n’y a, a priori, pas de raison pour qu’il ne continue pas". Sauf s’il venait à être condamné…

Matthieu Pechberty