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Le père du Nutella est mort, quel avenir pour Ferrero?

365.000 tonnes de Nutella sont produites chaque année.

365.000 tonnes de Nutella sont produites chaque année. - Johanna Leguerre - AFP

Michele Ferrero, décédé samedi à l'âge de 89 ans, avait toujours privilégié l'indépendance du groupe et une croissance interne. Son successeur poursuivra-t-il cette stratégie?

Petite entreprise familiale devenue 4ème groupe mondial dans le secteur de la chocolaterie, Ferrero vient de voir l’une de ses figures historiques s’éteindre. Michele Ferrero, père de la pâte à tartiner Nutella, est en effet décédé samedi à l'âge de 89 ans. Le dirigeant, également concepteur des pralines Ferrero Rocher, des oeufs Kinder ou des bonbons Tic Tac, laisse derrière lui un groupe présent dans 53 pays et réalisant un chiffre d’affaires de plus de 8 milliards d’euros.

En passant la main en 2011 à son fils Giovanni, Michele Ferrero avait anticipé sa succession. Mais il n’en restait pas moins influent dans les choix stratégiques du groupe, qui a toujours souhaité rester indépendant et refusé l’entrée d’actionnaires extérieurs dans la société. Les sollicitations ne manquent pourtant pas: fin 2013, Ferrero avait dû mettre les choses au point après des rumeurs faisant état d’approches insistantes du groupe Nestlé.

La tradition familiale perpétuée?

Reste à savoir quels seront les choix de Giovanni Ferrero, désormais seul aux commandes. Il pourrait être tenté de perpétuer la tradition familiale, qui a toujours privilégié un développement interne s’appuyant sur des produits conçus par la société. Les partenariats de tous types et les acquisitions étan de fait exclus des options stratégiques. Mais le dirigeant pourrait au contraire choisir la rupture avec les choix passés, comme tel avait failli être le cas en 2009. Ferrero avait à l’époque étudié très sérieusement l’opportunité de prendre le contrôle de son concurrent britannique Cadbury. Ce qui avait donné lieu à des divergences entre Michele Ferrero et ses deux fils Giovanni et Pietro (aujourd’hui décédé). Ces derniers étaient en effet tentés par le lancement d’une OPA à la bourse de Londres, pouvant permettre au groupe d'entrer dans une autre dimension.

Une chose est sûre : "la" Nutella –comme disent les Italiens- a encore de beaux jours devant elle. Produite dans 11 usines à travers le monde, il s’en écoule chaque année 365.000 tonnes, pour un chiffre d’affaires de 1,7 milliard d’euros. Les Français, eux, sont les premiers consommateurs mondiaux de la célèbre pâte à tartiner.

Yann Duvert avec agences