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Le premier parc hydrolien français bientôt mis à flot

Immersion d'une hydrolienne EDF (image d'illustration)

Immersion d'une hydrolienne EDF (image d'illustration) - Fred Tanneau - AFP

L’État a donné son feu vert au premier parc pilote hydrolien marin français. Il doit être construit par le groupe de construction navale DCNS et EDF au large de Cherbourg.

Les courants du raz Blanchard, parmi les plus forts au monde, vont bientôt produire de l’électricité. L’arrêté autorisant la construction d’une ferme pilote composée de sept turbines sous-marines transformant la force des courants en électricité a été publié mardi 4 avril sur le site internet de la préfecture de la Manche.

Un autre projet, de quatre turbines, également implantées dans le raz Blanchard a aussi reçu le feu vert préfectoral, mais son initiateur, Engie, a annoncé l’abandon du projet en janvier. General Electric, son fournisseur, ayant décidé d’arrêter le développement de sa turbine hydrolienne. Ces parcs, dits "pilotes", visent à expérimenter cette technologie qui n’est pas encore mature pour ensuite lancer de véritables fermes commerciales.

Baptisé Normandie Hydro, le projet porté par le constructeur naval DCNS et l'énergéticien EDF -entreprises détenues respectivement à 65% et 83% par l’État- est estimé à 112 millions d’euros, dont environ 50 millions d’euros de subventions. 

Une seule hydrolienne en France produit déjà de l'électricité 

Selon le rapport d'enquête public, les machines de 16 mètres de diamètre seront immergées à 3,5 kilomètres de Goury (Manche), à une trentaine de mètres de profondeur. Selon DCNS ce parc, occupant une surface de 28 hectares, sera mis en service en 2019. Disposant d'une puissance totale de 14 mégawatts (MW), cette installation pourrait fournir l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 10.000 à 13.000 habitants. 

Actuellement en France, seule une hydrolienne sous-marine de petite taille (1 mégawatt), immergée au large des côtes françaises, produit de l'électricité. Il s'agit de celle développée par la PME quimperoise Sabella. Cette turbine de 10 mètres de diamètre a notamment alimenté Ouessant en électricité entre novembre 2015 et avril 2016.

Selon le syndicat des énergies renouvelables (SER), une quinzaine d'hydroliennes de 0,1 MW à 3 MW de puissance produisent actuellement de l'électricité dans le monde dans des parcs d'essais raccordés au réseau, au large de l'Écosse, des Pays-Bas, du Canada et du Japon. Il existe par ailleurs des hydroliennes fluviales mais leur puissance est beaucoup plus faible.

A.M. avec AFP