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Le sauvetage d'Areva franchit une étape clé

Alors que la cession de son activité réacteur à son ex-concurrent EDF patine, Areva a annoncé qu'elle serait recapitalisée à hauteur de 5 milliards d'euros. Une somme qui sera largement apportée par l'État français.

Le plan de sauvetage d'Areva a franchi une étape cruciale avec l'annonce d'une recapitalisation massive de 5 milliards d'euros, qui vise à remettre le groupe nucléaire à flot. Le groupe l'a annoncé après une réunion à l'Elysée mercredi soir. Concrètement, l'ex-fleuron du nucléaire va lancer une augmentation de capital à laquelle l'Etat souscrira largement.

Le premier objectif est de gérer l'urgence, et donc renflouer les caisses. Areva a besoin d'argent frais et rapidement. Le groupe doit trouver 7 milliards d'euros avant 2017. Sa première échéance obligataire tombe d'ici quelques mois, avec 1 milliard d'euros à rembourser à ses créanciers.

Le deal avec EDF bute sur le dossier de l'EPR finlandais

À priori, la cession de la branche réacteurs à EDF devrait rapporter entre 1,3 et 2 millions d'euros, puisque l'électricien ne s'engage à reprendre que 51 à 75 % de cette activité valorisée à 2,5 milliards. D'autres partenaires pourraient mettre la main au pot, comme le fonds souverain du Koweït ou le chinois CNNC.

Mais ces fonds ne devraient pas atterrir dans les caisses d'Areva tout de suite. L'affaire est suspendu au règlement du problème de l'EPR Finlandais, un projet qui accuse un retard de près de 10 ans et 4,6 milliards d'euros de pertes. Areva, qui a entamé il y a longtemps un bras de fer financier et judiciaire avec le futur exploitant de l'EPR, le finlandais TVO, espère faire supporter à ce dernier une partie des pertes engrangées.

Areva a obtenu la semaine dernière un soutien de poids dans ce dossier, celui d'Emmanuel Macron. Le ministre de l'économie a sommé les deux parties de trouver un accord à l'amiable sous un mois. Mais en attendant, EDF ne communiquera son offre que lorsqu'il se sentira immunisé contre le risque lié à l'EPR finlandais.

Un montant dans le haut de la fourchette

En parallèle, le groupe est aussi en train de céder quelques actifs non stratégiques. Mais cela ne suffira pas. L'État le savait. C'est pourquoi il autorise Areva à lancer une augmentation de capital de 5 milliards d'euros dont il assurera sa réussite.

Le deuxième objectif est d'assurer la viabilité financière du nouvel Areva. Car ce montant se situe plutôt dans le haut de la fourchette des besoins d'Areva. D'après les calculs de BFM Business, en additionnant les cessions et l'augmentation de capital, le groupe disposera, une fois qu'il aura rembourser ses dettes, d'un crédit de 1 milliard d'euros. De quoi aider la nouvelle structure à relancer son activité. Sortie de la conception et construction de réacteur, l'entreprise sera recentrée sur le cycle combustible, de l'extraction d'uranium au traitement des combustibles usés.

Sidonie Watrigant, édité par N.G.