Le syndicat de pilotes SNPL d'Air France "prend tout le monde en otage" selon Berger

Le patron de la CFDT, Laurent Berger, estime que le syndicat est en mettre en difficulté Air France alors que la compagnie est "soumise à une concurrence énorme".

Laurent Berger estime que le conflit à Air France est dans une impasse et qu'il faut en sortir. Avec 11 journées de grèves depuis fin février, et quatre autres programmées en mai, "on a un syndicat majoritaire de pilotes, qui s'appelle le SNPL, qui prend tout le monde en otage", a estimé Laurent Berger, invité du Grand rendez-vous Les Echos/CNews/Europe 1.

"Ca va se passer comment à la fin si on suit le SNPL ? Les pilotes, on va leur donner de quoi s'en sortir, et le personnel au sol, il trinquera. On aura des suppressions d'effectifs, on aura des réductions de personnel", a mis en garde Laurent Berger.

Il a appelé les salariés à voter oui à la consultation sur le projet d'accord salarial de la direction pour tenter de mettre fin au conflit. Le patron d'Air France, Jean-Marc Janaillac, a mis sa démission dans la balance.

Le texte prévoit dès 2018 une augmentation des grilles salariales de 2% (et une enveloppe de 1,4% d'augmentations individuelles au sol), puis 5% supplémentaires étalés sur trois ans, conditionnés aux résultats économiques de l'entreprise. Le projet d'accord a été rejeté par les onze syndicats appelant à la grève, dont ne fait pas partie la CFDT.

Le SNPL "entraîne Air France vers le fond"

La CFDT "n'est pas demandeur de ce type de consultation", mais "dans ce cas précis où il y a une impasse totale, (...) nous disons aux salariés: il faut voter oui pour sortir de cette impasse", a dit Laurent Berger.

"Le SNPL, suivi par d'autres organisations très contestataires, sont en train de bloquer cette compagnie, et sont en train de la mettre en grosse, grosse difficulté", alors qu'Air France est "soumise à une concurrence énorme", a-t-il souligné.

Le SNPL "entraîne Air France vers le fond" et son président, Philippe Evain, "se prend pour le lider maximo et veut emmener tous les personnels du sol avec lui. Ils n'ont pas intérêt à le suivre, parce que c'est eux (...) qui vont payer la facture à la fin", a averti Laurent Berger.

C.C. avec AFP