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Vie de bureau

Le syndrome de l'imposteur n'est pas une maladie

Le syndrome de l’imposteur, c’est le mal du siècle. Il touche tout le monde, et en particulier ceux, de plus en plus nombreux en France, à entreprendre. Voici comment se débarrasser de ce mal qui nous empêche de donner le meilleur de nous-mêmes.

"Si j’ai réussi, c’est juste parce que j’étais au bon endroit, au bon moment". Nous avons tous déjà entendu cette petite voix intérieure. Même cette entrepreneuse américaine, Kelsey Ramsden. Elle a pourtant monté des start-up en série, dans l’immobilier, le consulting. Les banques lui déroulent pourtant le tapis rouge. Mais elle, elle est persuadée d'être un imposteur. Et cela la tétanise.

Donc elle décide d’en parler. Et à sa grande surprise, les entrepreneurs autour d’elle, même ceux qu’elle admire le plus, même ceux dont elle se dit qu'elle se sentirait légitime dans leur chaussure, vivent exactement la même chose. Qu'ils soient autodidactes ou surdiplômés, partis de rien ou héritiers, ils sont convaincus d'avoir usurpé leur place. Ils ont le syndrome de l’imposteur !

70% de la population s'est déjà senti "imposteur"

Ce mal touche justement ceux qui ont le moins de chance d'être un imposteur. Des gens intelligents, compétents, qui réussissent. Mais eux pensent qu’ils doivent tout à la chance ou aux autres. Ils ont tout le temps l’impression de se tromper. Et comme ils dénigrent leurs compétences, ils ne les exploitent pas à 100%. Ils sont même prêts à refuser d’évoluer par peur d’être démasqué.

La bonne nouvelle, c'est que le syndrome de l'imposteur n'en est pas un au sens psychologique du terme. Ce n’est pas une maladie, une pathologie qu'il faudrait soigner. Les 2 psychologues américaines qui ont théorisé le concept regrettent d'ailleurs d’avoir parlé de "syndrome". Elles évoquent aujourd'hui plutôt une “expérience” que chacun peut vivre au moins une fois dans sa vie. Selon les études, 70% de la population a déjà expérimenté le sentiment d’imposture.

Admettre qu'on a le syndrome, un grand pas

Pour savoir si vous en êtes victime, prenez deux minutes pour faire le test Clance. Un questionnaire à choix multiples qui comportent 20 affirmations types “quand on me complimente, je ne sais pas apprécier, je suis obnubilé par la peur de décevoir la fois d’après”. À vous de répondre si c'est “pas du tout vrai”, "un peu vrai", “totalement vrai”.

Admettre qu’on a le syndrome de l’imposteur est déjà un grand pas. Puisque reconnaître qu'on se dénigre, en creux, cela revient à accepter qu'on a des qualités. Sinon, le conseil de notre entrepreneuse américaine : arrêtez de bloquer sur vos résultats chiffrés. Oubliez combien de fois vous avez échoué, combien d'années vous avez mis pour enfin réussir. Concentrez-vous sur ce que vous avez réussi. POINT.

Nina Godart