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Le ton monte entre TF1 et les opérateurs télécoms

La Une réclame plus d'argent à ses distributeurs, qui refusent. Elle menace donc d'arrêter de fournir fin avril son signal pour les services web.

La tension monte d'un cran entre TF1 et ses distributeurs, c'est-à-dire Canal Plus, Orange, Free et SFR (qui détient 49% de ce site web). Depuis juillet 2016, la Une leur réclame plus d'argent pour diffuser son signal. Elle voudrait recevoir 100 millions d'euros par an, au lieu d'une dizaine de millions jusqu'à présent. Mais les opérateurs télécoms refusent fermement, et les discussions sont aujourd'hui dans l'impasse.

Pour imposer ses vues, la filiale du groupe Bouygues prend maintenant des mesures de rétorsion. Selon les Echos, elle a informé ses distributeurs que, faute d'accord, elle cessera fin avril de leur fournir son signal pour une diffusion sur le web. En pratique, il s'agit des services de type MyCanal qui permettent de regarder la télévision sur téléphone mobile, ordinateur ou tablette. Ces services, dits "over-the-top", sont certes des services de niche, mais TF1 veut ainsi démontrer sa volonté de faire plier les opérateurs télécoms.

Arme atomique

Reste à savoir si cette sanction aura un effet sur les opérateurs télécoms. Ceux-ci refusent de payer, car ils savent bien que, s'ils acceptent pour TF1, toutes les autres chaînes leur réclameront ensuite la même chose. En cas de désaccord persistant, TF1 a menacé de recourir à l'arme atomique: cesser totalement de fournir son signal, c'est-à-dire le retirer aussi des box internet. L'impact serait alors beaucoup plus grand.

En effet, il y a de plus en plus de foyers qui ne reçoivent plus TF1 en hertzien terrestre mais uniquement par câble, satellite et ADSL. Selon le CSA, près de 40% des foyers reçoivent désormais la télévision seulement par câble, satellite ou ADSL.

Le PDG de TF1 maintient la pression

Le PDG de première chaîne d'Europe Gilles Pélisson a appelé jeudi à un "rééquilibrage" des relations avec les opérateurs. "Il est légitime que les revenus dépendent non seulement de la publicité à la télévision, mais désormais aussi de l'internet (...) il n'est pas normal que l'opérateur garde cet argent", a-t-il déclaré, au cours de l'assemblée générale des actionnaires du groupe.

"Nous sommes partis dans cette quête parce que c'est une démarche fondamentale", a-t-il souligné. Du point de vue de TF1, alors que les foyers français payent de 30 à 40 euros pour leur offre "triple play" combinant téléphone, internet et télévision, "il n'est pas normal qu'une partie de cet argent ne puisse pas revenir au même diffuseur que nous sommes, sachant que ces mêmes opérateurs rémunèrent les chaînes américaines", comme Discovery "ou les compétitions sportives".

la rédaction avec AFP