Lehman Brothers ressuscite grâce au whisky
Ce whisky au parfum de scandale risque d'en vexer plus d'un. James Green, un entrepreneur anglais, a décidé de taquiner les loups de la finance en appelant son nouveau spiritueux Lehman Brothers. C'est la faillite de cette grande banque américaine qui avait déclenché en 2008 la crise financière mondiale.
Et ce jeune entrepreneur de 34 ans s'amuse avec le champs sémantique de la finance pour décrire son nectar. Ainsi, pour qualifier le nez de son whisky d'entrée de gamme (celle à 32£), Snapfire, il n'hésite pas à utiliser des termes très imagés: "un soupçon de fumée, une poignée d'épices, le parfum d'un Havane (cigare) dégusté à la fin d'une journée de difficiles négociations". Pour celui de son milieu de gamme, Ashes of Disaster à 46£ (que l'on peut traduire littéralement comme les cendres de la catastrophe), James Green estime qu'il lui rappelle des billets de banque qui partent en fumée. Il suggère d'ailleurs de le boire "pour l'inauguration de nouvelles entreprises". Pour la bouche de sa bouteille haut-de-gamme à 75£ (97€), Evergreen, cet entrepreneur poétique devient lyrique: "riche comme un courtier de Lehman, lisse et complexe comme un costume italien en laine".
Barclays sur le sentier de la guerre
Mais James Green pousse même le bouchon encore un peu plus loin puisqu'il compte bien ouvrir des bars, dont un… à Wall Street, temple de la finance.
L'entrepreneur s'est déjà fait un ennemi et il est de taille. S'il s'est protégé en déposant, en 2013, la marque "Lehman Brothers" à l'usage de bars et spiritueux, à l'institut des marques américain, sa plaisanterie ne fait pas du tout rire Barclays qui a décidé de contre-attaquer. Cette banque a racheté certains actifs de Lehman Brothers et a demandé à James Green d'arrêter d'utiliser le nom. Elle estime que cette utilisation pour des spiritueux nuit à l'image de la banque.
En attendant qu'un accord soit trouvé entre les deux, les avocats de James Green lui ont conseillé de vendre un maximum de bouteilles. Il faut espérer que l'entrepreneur ne connaisse pas le même sort que la banque.