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L'équipementier Heuliez dépose finalement son bilan

Les dirigeants de l'équipementier automobile Heuliez, qui est à la recherche d'un repreneur pour assurer sa survie, ont finalement déposé mardi le bilan de l'entreprise. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphane Mahé

Les dirigeants de l'équipementier automobile Heuliez, qui est à la recherche d'un repreneur pour assurer sa survie, ont finalement déposé mardi le bilan de l'entreprise. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphane Mahé - -

BORDEAUX - Les dirigeants de l'équipementier automobile Heuliez, qui est à la recherche d'un repreneur pour assurer sa survie, ont finalement...

BORDEAUX (Reuters) - Les dirigeants de l'équipementier automobile Heuliez, qui est à la recherche d'un repreneur pour assurer sa survie, ont finalement déposé mardi le bilan de l'entreprise, a-t-on appris de source syndicale.

Emilio Galluccio, président délégué, et Didier Picot, vice-président de la société basée à Cerizay (Deux-Sèvres), avaient informé lundi les salariés, lors d'un comité d'entreprise extraordinaire, de leur décision de faire cette démarche sans délai auprès du tribunal de commerce de Niort (Deux-Sèvres) avant d'y renoncer de manière abrupte.

L'objectif était de se donner du temps pour négocier avec un repreneur potentiel, le groupe financier anglo-malaisien Delamore and Owl (D&O), qui souhaitait avancer sur le dossier avant que le tribunal ne prononce le redressement judiciaire.

Ils sont finalement allés de l'avant mardi.

"Les dirigeants de l'entreprise ont prévenu ce matin (mardi-NDLR) les délégués du personnel qu'ils avaient déclaré la cessation de paiement au tribunal de commerce de Niort", a déclaré à Reuters un délégué CFDT d'Heuliez, Gilles Bineau.

L'audience aura lieu mercredi et aucune précision n'a été apportée sur l'avancement des négociations, a-t-il ajouté.

Selon Gilles Bineau, les dirigeants de l'entreprise avaient indiqué lundi que l'offre de reprise de 25 millions d'euros présentée par D&O n'avait pas été écartée comme l'indiquait son directeur Sanjeev Kunar dans le journal Les Echos du 15 mai.

Cette offre sera étudiée en même temps que d'autres, toujours possibles après le dépôt de bilan.

L'AVENIR D'HEULIEZ DÉPEND DE LA MIA

Le mandataire, Régis Valliot, avait conseillé aux dirigeants de demander le placement en redressement judiciaire il y a une dizaine de jours mais le conseil d'administration réuni lundi dernier à Paris avait souhaité se donner quelques jours pour étudier les possibilités de reprises.

Le redressement judiciaire doit permettre de payer les fournisseurs et les salaires du personnel grâce aux assurances garantie des salaires (AGS) et de trouver un nouveau répit pour étudier les propositions des investisseurs.

Heuliez avait déjà été placé en redressement judiciaire il y a près d'un an, avant d'en sortir en raison d'un projet de reprise par le groupe Bernard Krief Consulting (BKC), désigné par le tribunal de commerce. Le projet avait finalement capoté mais BKC reste l'actionnaire principal.

L'investisseur turc Alphan Manas, candidat privilégié par le ministère de l'Industrie, avait pour sa part proposé de reprendre 15% de l'entreprise avec un apport de 10 millions d'euros, mais il devait trouver d'autres partenaires.

Un fonds d'investissement américain aurait également présenté une offre.

L'avenir d'Heuliez dépend pour l'essentiel du développement de la Mia, un véhicule électrique présenté au dernier salon de Genève.

L'Etat a promis 10 millions d'euros via le Fonds stratégique d'investissement (FSI) et la région Poitou-Charentes s'est engagée à hauteur de cinq millions d'euros dans le cadre d'un pacte d'actionnaires.

Ségolène Royal, présidente de Poitou-Charentes, a déclaré dans un communiqué suivre "attentivement l'avancée des projets de reprise", qui seront favorisés, dit-elle par la demande de l'entreprise d'être placée en redressement judiciaire.

Claude Canellas, édité par Yves Clarisse