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Transports

Les abonnements Autolib’ en perte de vitesse

Depuis un an, le nombre d'abonnés au service Autolib' a diminué.

Depuis un an, le nombre d'abonnés au service Autolib' a diminué. - Patrick Kovarick - AFP

Le service parisien d'autopartage a vu ses abonnements diminuer de plus de 5% en un an. Autolib' est notamment confronté à l'apparition de nouveaux acteurs dans le domaine des transports partagés.

Mauvaise passe pour Autolib'. Entre fin novembre 2016 et fin septembre 2017, les abonnements "1 an" ont vu leur nombre diminuer de 5,4%. Le service d'autopartage comptait au mois d'octobre dernier 102.331 abonnés annuels contre 109.222 en octobre 2016. Jusqu'à cette période, le nombre d'abonnements n'avait cessé d'augmenter.

D'après le bureau d'études 6t qui dresse plusieurs fois par an un baromètre de l'activité Autolib', cette chute des abonnements pouvait s'expliquer au début par le manque de disponibilité des voitures. À mesure que le nombre d'abonnés augmentait, le ratio de voitures par personne diminuait. Mais depuis, le nombre d'abonnés a diminué et les utilisateurs ne sont pas revenus.

"Une interprétation possible serait que les usagers découragés par le manque de disponibilités d'Autolib' le sont durablement et ne reviennent pas à leur niveau d'utilisation antérieur du service", explique le bureau d'études dans son dernier baromètre. 

La concurrence des scooters en libre-service

Dans Le Parisien, le groupe Bolloré avance aussi comme explication la transformation du secteur des transports parisiens avec la multiplication des VTC, dont le tarif des courses peut se rapprocher d'un trajet Autolib'.

Bolloré doit également faire face à l'arrivée de nouveaux services d'autopartage proposant des offres alternatives. Certains anciens abonnés Autolib' ont ainsi pu préférer passer au scooter en libre-service. Cityscoot propose désormais plus de 1500 scooters électriques partagés et Coup, son concurrent, 600 deux-roues. Sans borne et donc plus faciles à garer, ces scooters permettent aussi de s'extraire plus facilement du trafic et des bouchons qu'une Autolib'. 

Autre explication possible au recul d'Autolib', la dégradation des véhicules. Si un service de nettoyage et d'entretien intervient au quotidien sur le parc Autolib', l'état de bon nombre de voitures laisse à désirer. Sur les réseaux sociaux, des utilisateurs témoignent notamment de l'état de saleté ou de la dégradation des Autolib'. Dans plusieurs quartiers, des véhicules sont aussi squattés par des personnes sans domicile fixe.

Autolib', une facture salée pour le contribuable

Le recul des abonnements Autolib' intervient alors que le service enregistre des pertes importantes. D'ici à 2023, elles pourraient s'élever à 179 millions d'euros.

Une partie de cette somme pourrait être supportée par le contribuable, car contractuellement le groupe Bolloré n'est engagé à couvrir des pertes qu'à hauteur de 60 millions d'euros. Le reste, soit 119 millions d'euros devrait rester à la charge des villes où le service est installé. Un audit est en cours sur cette situation financière.

Carole Blanchard