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Les aspirants traders délaissent la City

Le nombre de candidats à un poste dans la finance à Londres a décru de plus de 30% en un an, selon une étude du cabinet de recrutement Morgan McKinley. La faute à l'incertitude devenue trop pesante.

La City ne fait plus rêver les loups de la finance. Le nombre de professionnels qui cherchent du travail dans le secteur de la finance à Londres a baissé de 33%, selon une étude publiée mardi par le cabinet britannique de recrutement Morgan McKinley. Il y a un an, ils étaient quasiment 14.000 à rêver d’y trouver un poste. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 9.000.

Le cabinet évoque "une hémorragie de talents" intimement liées au Brexit. L’incertitude est devenue trop pesante. Personne ne sait quelles banques seront encore installées à Londres dans deux ans, ni lesquelles auront délocalisé leur activité sur le continent européen.

Seule certitude, avant que n'aient été définies les conditions concrètes de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne: des milliers d’emplois seront supprimés. Environ 40.000 postes devraient ainsi disparaître. Bref, le tableau n’a rien de séduisant.

"Si je pars de Londres" devient "quand je partirais"

La tendance pourrait faire du mal au Royaume-Uni, à qui la City fournissait encore en 2015 à lui seul 1,5% des emplois et rapportait 62 milliards de dollars. Parce que parallèlement à ce désintérêt des talents pour le célèbre quartier londonien des affaires, de nombreuses entreprises qui y siègent ont gelé leurs recrutements, et certaines, comme Bank of America et HSBC, se préparent à transférer une partie de leur activité ailleurs en Europe.

"Le discours a changé. Les employeurs et employés qui avaient coutume de dire 'si on quittait Londres" disent désormais 'quand on quittera Londres'", souligne Hakan Enver, directeur des opérations chez Morgan McKinley Financial Services, cité par CNBC.

Le phénomène pourrait néanmoins faire les affaires de certains. Les ressortissants de l'UE qui vivent en Grande-Bretagne et voudraient y rester peuvent désormais espérer obtenir plus facilement un poste, et leur carte de résident britannique.

Siegrid Piérard, édité par N.G.