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Les citoyens connectés vont enfin contrôler leur consommation d'énergie

Selon une étude Sopra, réalisée en 2013, les foyers français pourraient réaliser environ 1,5% d’économie en moyenne grâce au compteur de gaz communicant.

Selon une étude Sopra, réalisée en 2013, les foyers français pourraient réaliser environ 1,5% d’économie en moyenne grâce au compteur de gaz communicant. - GRDF

Après de nombreuses années de réflexion et de tests, les compteurs communicants électriques et de gaz vont être progressivement installés dans les foyers français. Les usagers vont pouvoir contrôler leur consommation énergétique sur Internet fixe ou mobile, pour l’adapter à leurs besoins et à leurs budgets.

La conférence internationale sur le climat (Cop 21) à peine terminée, les français vont commencer à pouvoir agir, à leur échelle et dans leur mesure, sur leur consommation énergétique. Cela grâce à l’installation de compteurs communicants d’électricité, de gaz et, à plus long terme, d’eau. Ce déploiement sur l’ensemble du territoire a symboliquement débuté le jeudi 26 novembre 2015, avec l’installation, non expérimentale, du premier compteur électrique de nouvelle génération, baptisé Linky.

D’ici à 2012, un total de 35 millions de ces modèles seront installés, en remplacement des compteurs actuels. En parallèle, entre 2017 et 2022, GDRF passera également en phase de généralisation de Gazpar, le compteur de gaz communicant, auprès des 11 millions de foyers alimentés en gaz naturel.

Visualiser sa consommation d’énergie sur Internet

Si ces compteurs permettront à ERDF et GRDF de mieux gérer leurs infrastructures (anticipation et régulation des pics de consommation, maintenance, pannes…), ils aideront également chaque foyer à connaitre en temps quasi réel l’état de leur consommation. A partir des sites Internet de ERDF et GRDF (incluant une version mobile et tablette), l’usager pourra notamment consulter ses données quotidiennes de consommation ainsi qu'un historique et bénéficiera, entre autres services, d’un système de comparaison avec des profils similaires ou encore un système d’alerte en cas de dépassement de seuil de consommation.

Dans le même temps, les données collectées pourront, avec l’accord du consommateur, être transmises au fournisseur d’énergie qui développera des services personnalisés supplémentaires. Le déploiement de compteurs d’eau communicants ne devrait quant à lui pas avoir lieu à une échéance aussi proche que celle des compteurs Linky et Gazpar. D’abord parce que l’écosystème de la distribution d’eau compte beaucoup plus de fournisseurs techniques et que leurs technologies doivent être fiabilisées et rendues interopérables.

"Ensuite parce que le modèle économique n’est pas encore maitrisé, explique Régis Taisne, adjoint au chef du département cycle de l’eau au sein de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). La facture d’eau représente entre 0,7% et 1% du revenu des ménages, soit dix fois moins que celui de l’énergie. Compte tenu du bas prix de l’eau, l’investissement à consentir justifie-t-il alors le déploiement d’un nouveau compteur d’eau", s’interroge-t-il aujourd'hui. Toutefois, la FNCCR publiera début 2016 un guide d’applications de la norme AFNOR pour le déploiement de compteurs d’eau communicants qui présentent malgré tout des bénéfices pour les gestionnaires de réseaux de distribution d’eau.

Sécuriser les données du consommateur

Dans tous les cas, la collecte et la manipulation des données par les gestionnaires d’infrastructures est encadrée, par la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) et l’Agence nationale pour la sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Ainsi, les données envoyées du compteur Linky vers le centre de données d’ERDF par exemple sont chiffrées de sorte que même dérobées elles ne puissent être lues.

De plus, aucune information personnelle (nom, adresse ou données bancaires) n’est stockée dans ces boitiers. Enfin, les distributeurs d’énergie ne peuvent transmettre les données de consommation à des tiers (fournisseurs d’énergie par exemple) sans l’accord des usagers.

Eddye Dibar