Les dentistes demandent à la Sécu de mieux rembourser leurs soins

Les syndicats de dentistes, en négociation avec l'Assurance maladie pour une nouvelle convention, estiment à 2,5 milliards d'euros le montant de l'enveloppe nécessaire selon eux pour revaloriser les soins dentaires.

Les dentistes veulent que leurs soins soient beaucoup mieux remboursés par la sécurité sociale. "Un réinvestissement de 2,5 milliards d'euros (...) est nécessaire si l'on prend en compte ce que coûtent réellement les soins dentaires", a estimé, de mercredi 23 novembre, la présidente de la CNSD (Confédération nationale des syndicats dentaires), Catherine Mojaïsky, expliquant que les syndicats s'étaient basés pour cette évaluation sur les 61 actes les plus fréquemment pratiqués.

"Le problème c'est que la Sécu ne les a pas, on en a conscience (...), mais on mérite au moins autant que les médecins", a-t-elle insisté lors d'une conférence de presse en marge du congrès de l'Association dentaire française. Concernant les soins dentaires, le budget de la Sécurité sociale de 2017, qui sera débattu à l'Assemblée en deuxième lecture la semaine prochaine, prévoit 200 millions d'euros pour de meilleurs remboursements.

Ces revendications des dentistes interviennent alors que les syndicats de médecins libéraux (généralistes et spécialistes) ont déjà obtenu de la Sécurité sociale un investissement qui atteindra 980 millions d'euros en 2019 pour financer des mesures de revalorisations d'honoraires, soit près de 1,3 milliard d'euros en intégrant les complémentaires santé.

La négociation pour l'adoption d'une nouvelle convention entre les syndicats de chirurgiens dentistes et l'Assurance maladie, qui a débuté fin septembre 2016, prévoit notamment de plafonner le tarif des prothèses et de revaloriser les soins conservateurs (comme le traitement d'une carie ou un détartrage). Des soins de base qui, selon les syndicats, représentent 25% des honoraires des chirurgiens-dentistes, mais 52% de leurs actes.

Pour le président de l'Union dentaire, Philippe Denoyelle, il faut "de vraies revalorisations" et que "l'on prenne en compte les nouvelles technologies. Aujourd'hui, les remboursements se basent sur des techniques datant de 20, 30, 40 ans". "La Sécu rembourse 75 euros pour une couronne, un tarif inchangé depuis 1988", déplore-t-il.

Les négociations doivent s'achever fin janvier 2017. Faute d'accord au 1er février, l'an prochain, un amendement ajouté au prochain budget de la sécurisé sociale prévoit l'intervention d'un règlement arbitral. "Un ultimatum" dénoncé par les syndicats... 

F.Bergé avec AFP