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Les éleveurs bovins arrachent des revalorisations de prix

Les éleveurs bovins dénoncent des prix qui à l'heure actuelle ne leur permettent pas de rentrer dans leur frais

Les éleveurs bovins dénoncent des prix qui à l'heure actuelle ne leur permettent pas de rentrer dans leur frais - Nicolas Tucat - AFP

L'ensemble de la filière, réunie ce mercredi au ministère de l'Agriculture, a convenu d'augmenter le prix de la viande payée aux éleveurs. L'ampleur de la hausse n'a toutefois pas été précisée.

Après près de trois heures de débat, un accord a finalement été trouvé. La filière bovine convoquée ce mercredi 17 juin autour du ministre de l'Agriculture s'est engagée à revoir et augmenter les prix de la viande payés aux éleveurs.

A l'annonce de cet accord ces derniers, qui bloquaient depuis dimanche les principaux abattoirs du pays, ont "suspendu" leur blocus. "Dès ce jeudi il va y avoir une revalorisation des prix payés aux producteurs de 5 centimes par semaine, renouvelée chaque semaine pour arriver à couvrir les coûts de revient qui sont en moyenne de 4,50 euros le kilo/carcasse".

Xavier Beulin, président de la FNSEA, le premier syndicat agricole du pays qui soutenait le mouvement, s'est pour sa part félicité d'un "engagement ferme à revaloriser les prix", de la part de tous les acteurs. Les éleveurs dénoncent des prix qui ne leur assurent aucun revenu (à moins de 1.000 euros par mois) ni même la couverture de leurs frais, selon Xavier Beulin, qui a joute que la viande est payée en moyenne 3 euros à 3,40 euros au producteur.

Des prix "insupportables"

"A ce prix-là, les éleveurs ne gagnent rien et ne couvrent même pas les coûts de production, c'est insupportable. Il faudrait au minimum une augmentation de 60 centimes par kilo/carcasse" a-t-il estimé sur Europe 1.

Le patron de la FNSEA a refusé de préciser le prix visé pour ne pas risquer les foudres des autorités de la concurrence, a-t-il expliqué.

Mais il s'est clairement agi pour lui d'une "réunion positive". Même si le ministre Stéphane Le Foll, à la sortie a relevé la "longueur" des débats, signifiant par là qu'ils avaient été difficiles.

Toutes les grandes enseignes françaises de la distribution, dans le collimateur des éleveurs qui dénoncent la guerre des prix sur leur dos, étaient présentes au ministère, y compris l'enseigne allemande Lidl "qu'on ne voit jamais d'habitude".

De l'avis général, chez les éleveurs et leurs représentants, il revient au ministre de "jouer son rôle" en faisant pression sur les différents maillons de la chaîne pour qu'ils respectent l'éleveur et la matière première.

Les éleveurs de bovins réclament notamment, comme leurs collègues du porc, un "encadrement des promotions" en grande surface - fréquence, ampleur et durée. Le ministre a demandé à tous les professionnels de revenir avec des propositions au 1er septembre.

J.M. avec AFP