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Google, Amazon et Facebook privés de drones aux Etats-Unis

Les ambitions de Google, d’Amazon et Facebook qui veulent effectuer des livraisons de colis par drones ne font pas parties de cette législation.

Les ambitions de Google, d’Amazon et Facebook qui veulent effectuer des livraisons de colis par drones ne font pas parties de cette législation. - Don Emmert (AFP)

Le gouvernement américain a décidé d'encadrer le survol des villes et des campagnes par ces objets volants sans pilotes. Mais pour l’instant, pas question d'autoriser les drones de livraison dont rêvent les géants de l'internet.

En quelques années, les drones se sont fait une place dans le ciel sans toujours en avoir le droit. Cette violation de l’espace aérien s’appuie, non pas sur une volonté d’enfreindre la loi, mais sur un vide législatif que les autorités américaines ont décidé de combler.

D’autant que récemment, après le crash d’un drone dans les jardins de la Maison Blanche, Barack Obama avait promis de légiférer au plus vite. Il a été écouté.

Les autorités ont dévoilé ce dimanche 15 février leurs premières recommandations pour encadrer l'utilisation de ces appareils commerciaux pour donner le véritable coup d'envoi du secteur. Elles ne concernent pas les petits drones à usage récréatif ni les engins pilotés par l'armée américaine, régulés par d'autres lois.

Le ministère des Transports et l'Agence fédérale de l'aviation civile (FAA) proposent d’abord que, pour faire voler leurs engins, les pilotes soient obligés d'obtenir une licence. Il préconise aussi que ces vols s’effectuent de jour et à la vitesse maximale de 160 km/heure pour une altitude maximale de 152 mètres. L'objectif est d'éviter les collisions avec les avions. Le pilote, qui devra toujours avoir l’engin dans son champ de vision, devra être âgé d’au moins 17 ans et passer un examen tous les deux ans pour obtenir son autorisation de voler par la FAA.

7.500 drones civils dans le ciel américain d'ici 2020

Ces recommandations ne s'appliqueront qu’aux drones commerciaux (ceux de moins de 25 kilos) dont l’usage explose dans l’industrie, l’agriculture ou les prévisions météorologiques. Elles devraient permettre rapidement d’ouvrir d’autres activités comme la sécurité, la surveillance des réseaux de transports ou d'énergie ou encore le traitement de l'information pour les médias.

Selon la FAA, le ciel américain devrait intégrer ainsi 7.500 petits drones civils au cours des cinq prochaines années. L'association américaine des fabricants de drones évoque un potentiel de 100.000 créations d'emplois et de 82 milliards de dollars de revenus en dix ans, aux Etats-Unis.

Ces directives doivent désormais être soumises à consultation publique pendant une période de 60 jours avant d'être votées. "Nous avons essayé d'écrire des règles souples", a déclaré l'administrateur de la FAA, Michael Huerta. "Nous voulons maintenir le niveau extraordinaire de sécurité de notre espace aérien sans faire peser sur ce secteur émergent des règles excessives".

Revoir ces lois tous les 3 ans pour coller à l'évolution technologique

Dans une note distincte, la Maison Blanche a appelé dimanche à davantage de régulation dans l'usage des drones pour protéger la vie privée. L'idée est d'interdire l'utilisation de drones pour rassembler des informations privées confidentielles et les partager en violation du Premier amendement de la Constitution américaine. Les lois de régulation des drones devraient être revues tous les trois ans pour "s'assurer que les règles évoluent en même temps que les avancées technologiques", écrit la Maison Blanche.

Par ailleurs, la livraison de colis ne sera pas concernée comme l'espéraient Google, Amazon et Facebook. Difficile par exemple de garder un oeil sur son engin pour effectuer une livraison à plusieurs kilomètres de distance. "Nous continuons à nous pencher sur la question des drones sortant du champ de vision du pilote, et voulons d'abord recueillir le témoignage des gens avant d'aller plus loin", a expliqué l'administrateur de la FAA lors d'une conférence téléphonique dimanche. Mais "nous n'envisageons pas de réguler les livraisons par les drones de colis", a-t-il précisé.

Amazon a récemment menacé de délocaliser une grosse partie de sa recherche en la matière en dehors des États-Unis, faute d'obtenir rapidement le feu vert du régulateur aérien américain pour ses tests en extérieur. Le géant du commerce en ligne affirme être capable de faire voler des drones à plus de 80 kilomètres/heure tout en portant jusqu'à 2,2 kilogrammes de marchandises.

Son patron-fondateur Jeff Bezos avait récemment estimé que le principal obstacle aux États-Unis n'était pas technologique, mais "réglementaire". Au final, une législation se prépare, mais pas pour cette activité.

P.S. avec AFP