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Les Français dépensent en moyenne 2.930 euros par an pour se soigner

Les dépenses de santé ont augmenté.

Les dépenses de santé ont augmenté. - Philippe Huguen - AFP

Les dépenses de santé ont augmenté en 2015. Elles ont atteint 194,6 milliards d'euros.

Les dépenses de soins en France ont encore augmenté en 2015. Elles sont évaluées à 194,6 milliards d'euros en 2015, soit environ 2.930 euros par habitant. Elles ont progressé de 1,8% par rapport à 2014, année où la hausse avait été plus soutenue, relève la Drees, service statistique du ministère dans une synthèse.

Les comptes nationaux de la santé évaluent l'ensemble des dépenses du secteur et, en particulier la consommation de biens et services médicaux (CSBM), qui en représente les trois quarts. Cette CSBM comprend les soins hospitaliers, les soins chez les médecins, dentistes ou laboratoires d'analyses mais aussi les transports de malades, les médicaments et autres frais. En sont exclues les dépenses de soins de longue durée pour les personnes âgées (en maison de retraite, par exemple) et personnes handicapées.

Sur ce total, 76,8% ont été pris en charge par la sécurité sociale, un chiffre en hausse de 0,2 point en un an, et 13,3% par les organismes complémentaires (mutuelles, assurances et instituts de prévoyance), un taux quant à lui en baisse (-0,3 point en deux ans). La part restant à la charge des patients est, elle, passée de 9,3% en 2011 à 8,4% en 2015, souligne la Drees.

Vieillissement de la population

Une tendance qui s'explique par des "phénomènes de fond liés au vieillissement de la population, tels que la progression des effectifs de personnes en affection longue durée (ALD)" bénéficiant d'une couverture à 100% de la sécu pour leur diabète ou leur cancer, par exemple, mais aussi par différentes mesures comme le remboursement de nouveaux actes ou traitements.

Cette baisse du reste à charge recouvre toutefois de fortes disparités. Ainsi, les patients supportent 2,2% des dépenses de transport, mais "22,7% de celles de soins dentaires". La baisse de la participation des mutuelles est quant à elle liée à la réforme dite des contrats responsables, qui a instauré des plafonds de remboursement pour enrayer l'inflation des tarifs.

Particulièrement visé par la réforme, le prix de l'optique a baissé pour la première fois depuis 2001 (-0,3 point). Le développement des réseaux de soins et la vente par internet pourraient contribuer aussi à cette baisse.

Les prises en charge de l'État au titre des invalides de guerre, des soins urgents, de l'aide médicale de l'État ou de la CMU-C représentent quant à elles 1,4% des dépenses.

"Des choix politiques"

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, s'est félicitée dans un discours consulté par l'AFP de cette nouvelle baisse du reste à charge, qui traduit, selon elle, "avant tout des choix politiques" tournés vers "l'accès aux soins". "Jusqu'en 2011, le reste à charge des ménages et la part à la charge des complémentaires avaient augmenté", a souligné la ministre, rappelant l'instauration des franchises, forfaits et déremboursements sous le précédent quinquennat.

Constatant une baisse "encourageante" du reste à charge en soins dentaires, une "préoccupation majeure", la ministre a estimé qu'il faudrait "aller plus loin" lors des négociations tarifaires qui s'ouvriront entre assurance maladie et dentistes fin septembre.

D. L. avec AFP