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Energie

Les fumeurs vont pouvoir offrir une deuxième vie à leurs mégots

Un mégot de cigarette met 12 ans pour se décomposer.

Un mégot de cigarette met 12 ans pour se décomposer. - WerbeFabrick- CC

72 milliards de mégots de cigarettes sont jetés dans la nature chaque année dans le monde. Des chercheurs australiens ont trouvé un moyen astucieux de les recycler en les incorporant dans des briques en argile. Celles-ci sont plus légères et offrent une meilleure isolation.

Si fumer une cigarette ne prend que quelques minutes, le mégot qu'elle laisse derrière elle va prendre plus de 12 ans à se décomposer. En plus de représenter une pollution visuelle quand ces filtres sont jetés par terre, les substances qu'ils contiennent (nicotine, métaux lourds, ammoniaque), constituent un danger pour la nature. Des chercheurs australiens de la RMIT University ont trouvé un moyen original et écologique de donner une seconde vie aux 72 milliards de mégots de cigarettes jetés chaque année dans le monde : ils les recyclent dans des briques.

"Je rêvais depuis de nombreuses années au sujet de trouver des méthodes durables et pratiques pour résoudre le problème de la pollution de mégot de cigarette", a déclaré à Business Insider le docteur Abbas Mohajerani, qui a dirigé l'équipe de chercheurs.

Les chercheurs ont ajouté différentes concentration de mégots dans l'argile servant de matériau de base à la fabrication des briques, afin d'évaluer l'impact sur le processus de production mais aussi sur les propriétés du matériau final. 

Des économies d'énergie à la clé

En incorporant 1% de mégots de cigarette au mélange argileux, les chercheurs ont mis en évidence une économie de 9% de l'énergie nécessaire pour la cuisson des briques. Au final, on pourrait réduire jusqu'à 58% les coûts énergétiques de la production de briques. En effet la matière organique des mégots a une valeur calorifique qui est mobilisée lors du passage au four.

Autre découvert importante: les mégots améliorent aussi les propriétés d'isolation de la brique, ce qui diminuerait les dépenses énergétiques des logements construits avec. Elles sont aussi plus légères tout en offrant la même résistance que les briques classiques.

A ceux qui s'inquiéteraient de subir des relents de tabac en vivant dans une maison construite dans un tel matériau, il faut savoir que les composants nocifs sont soit détruits lors de la cuisson, soit totalement emprisonnés dans l'argile.

"Nos calculs montrent que, théoriquement, seulement 2,5% de la production annuelle mondiale de briques est nécessaire pour neutraliser complètement la production de mégots de cigarettes", a estimé Abbas Mohajerani. Encore faudra-t-il convaincre les fumeurs de garder leurs mégots pour les jeter dans une poubelle permettant de les collecter.

C.C.