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TGV Paris-Bordeaux : la SNCF mettra le paquet en 2017

"Dès le 2 juillet 2017, il y aura au moins 18 allers et retours par jour sans arrêts entre Paris et Bordeaux pour un gain de 60 environ minutes sur le trajet. Des rames nouvelles à 2 niveaux seront aussi mises en service. "

Alain Juppé peut-être satisfait: Bordeaux, la ville dont il est maire, sera très bien desservie par les futurs TGV Sud Europe Atlantique. C'est un véritable service de navette ferroviaire qui reliera la Gironde à l'Ile-de-France. Dès le 2 juillet 2017, il y aura au moins 18 allers et retours quotidiens sans arrêt entre Bordeaux et Paris/Ile de France, en semaine (hors période d'été). Un train supplémentaire pouvant s'ajouter à l'aller ou au retour.

Le temps de parcours le plus court sera de 2 heures et 4 minutes soit 70 minutes de moins qu'aujourd'hui. Les tarifs n'ont pas été dévoilés mais devraient l'être au moins 3 mois avant l'ouverture commerciale de la nouvelle ligne à très grande vitesse qui permet de réduire de 36% le temps de parcours de ces TGV.

Les dessertes seront cadencées à l’heure et à la demi-heure en pointe dans la direction de Paris le matin et vers Bordeaux le soir. Un premier train partira le matin pour permettre aux Bordelais d'arriver à Paris peu après 8 heures. Dans l'autre sens, il sera possible aux parisiens d'arriver à Bordeaux avant 9 heures. Le dernier train quittera la gare vers 21 heures pour rentrer à Bordeaux ou à Paris.

Des dessertes rapides marquant un ou deux arrêts, ajoutées à celles proposant des arrêts à Tours, Poitiers, Angoulême ou Libourne, porteront le total à 33 allers et retours quotidiens, entre la métropole girondine et l'Ile-de-France.

Négociations serrées avec le concessionnaire de la LGV Tours-Bordeaux

La SNCF attend plus de 2,3 millions de voyageurs supplémentaires à l’horizon 2019 sur la nouvelle liaison grande vitesse de et vers l'Atlantique Sud. Un sacré pari pour l'entreprise commerciale qui devra remplir ses TGV dont la fréquence, finalement élevée, a fait l'objet de négociations serrées avec le consortium Lisea. Son principal actionnaire (à 33,4%) n'est autre que le groupe Vinci, constructeur de la nouvelle ligne reliant Tours à Bordeaux avec CDC Infrastructure (25,4%). Un projet de 7,8 milliards d'euros mettant à contribution plus de 50 collectivités locales à hauteur de 3 milliards d'euros.

La ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux est la première construction d’une ligne à grande vitesse réalisée sur le modèle concessionnaire en France dans le cadre d'un partenariat public-privé conclu par SNCF Réseau avec le consortium. Lisea sera rémunérée par une redevance liée au trafic à partir de la mise en circulation prévue le 2 juillet 2017. Plus il y a de trains qui circulent et plus le concessionnaire perçoit de péages de son utilisateur, mais plus cela coûte également à la SNCF.

À l'automne 2015, le gouvernement avait opté pour un compromis à 16,5 TGV par jour, qui avait été jugé encore insuffisant par le consortium et ses banques. Finalement, il semble que le balancier ait penché en faveur du concessionnaire privé de la ligne à grande vitesse.

Quarante nouvelles rames TGV mises en service jusqu'en 2019

Dès 2017, les deux régions Aquitaine Limousin Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon bénéficieront de l’arrivée progressive de 40 nouvelles rames TGV Duplex Atlantique (livrées de 2016 à 2019), représentant un investissement de 1 milliard d’euros, ainsi que de 24 rames Duplex rénovées.

L'intérieur de ces rames bénéficie d'un nouveau design et offre, selon la SNCF, un niveau de confort élevé: sièges plus ergonomiques pour travailler ou se reposer, et connexion Wifi haut débit à bord, dans le cadre du futur service d'accès mobile haut débit à Internet à haut débit que promet la compagnie publique ferroviaire à bord de ses TGV.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco