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Les négociations Bettencourt-Courbit dans la dernière ligne droite

L'accord prévoirait le retrait de la plainte déposée par la famille Bettencourt contre Stéphane Courbit

L'accord prévoirait le retrait de la plainte déposée par la famille Bettencourt contre Stéphane Courbit - François Guillot AFP

Stéphane Courbit négocie le rachat des 20% détenus dans sa société par Liliane Bettencourt pour près de 150 millions d'euros, ainsi que le retrait de la plainte déposée contre lui. Les discussions devraient aboutir -ou échouer- dans les heures à venir.

Les négociations de paix entre la famille Bettencourt et Stéphane Courbit entrent dans leur dernière ligne droite. On saura dans les heures qui viennent si un accord est trouvé ou non.

Enjeu: les 143,7 millions d'euros investis par Liliane Bettencourt en 2011 pour prendre 20% de l'empire Courbit. Les négociations actuelles portent sur le rachat de ces 20% par Stéphane Courbit, essentiellement en cash. Selon plusieurs sources concordantes, les négociations progressent favorablement et laissent espérer un accord, même s'ils restent encore quelques points de blocage à surmonter.

Quatre jours pour un accord

De toutes façons, il ne reste que quatre jours pour signer un accord de paix. En effet, lundi 26 janvier s'ouvre à Bordeaux le procès Bettencourt, où Stéphane Courbit sera jugé pour "abus de faiblesse". Et l'objectif de l'homme d'affaires est de trouver un accord d'ici là.

Certes, un accord ne lui permettra pas d'éviter ce procès. Mais il pourrait inclure le retrait de la plainte déposée par la famille Bettencourt contre Stéphane Courbit. Dès lors, la famille ne sera plus partie civile contre lui lors du procès. Et les avocats de la famille le laisseront en paix lors des audiences...

Procès plus paisible

Bref, le procès se présenterait sous un jour plus paisible. D'autant que le procureur avait requis à la fin de l'instruction un non lieu pour Stéphane Courbit, et, sauf retournement, devrait rester sur cette ligne à l'audience.

L'avocat pénaliste Grégoire Etrillard décrypte: "le retrait de la plainte par la victime n'a aucun impact sur les poursuites: le tribunal continue à être saisi, et une condamnation peut très bien être prononcée. L'idée est que c'est la société qui poursuit, et non la victime. Toutefois, l'absence de toute victime au procès peut influencer le juge dans le sens d'une relaxe, dans la mesure où le trouble à l'ordre public peut paraître moindre. Cependant, s'agissant d'accusations d'abus de faiblesse sur une personne âgée, avec un impact sur la société très fort compte tenu de sa médiatisation et des personnes concernées, il reste possible que le juge décide, s'il considère les faits établis, de condamner malgré l'absence de la victime".

"Les Bettencourt gagneront de l'argent"

En pratique, Stéphane Courbit a d'ores et déjà réuni un financement mélangeant fonds propres et emprunts bancaires. Le chèque qu'il fera sera supérieur aux 143,7 millions d'euros apportés par les Bettencourt en 2011. En effet, Stéphane Courbit avait déclaré il y a un an aux Echos: "les Bettencourt sortiront en gagnant de l'argent. Je m'y engage".

Depuis que "l'affaire Bettencourt" a éclaté, des discussions pour une sortie des Bettencourt ont eu lieu à trois ou quatre reprises, mais ont toujours échoué, malgré l'intervention de médiateurs. Stéphane Courbit avait successivement proposé aux Bettencourt de les payer en nature, soit avec son hôtel des Airelles à Courchevel, soit avec des actions dans ses filiales audiovisuelles (Banijay) et dans l'énergie (Direct Energie). 

Interrogé, l'avocat des Bettencourt, Didier Martin, n'a pas répondu. De son côté, la porte-parole de Stéphane Courbit indique: "les négociations sont toujours en cours".

Jamal Henni