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Les négociations dentistes-Sécu dans l'impasse

Les dentistes demandent une revalorisation des soins de base, comme les détartrages

Les dentistes demandent une revalorisation des soins de base, comme les détartrages - Philippe Huguen - AFP

Les deux principaux syndicats ont suspendu vendredi leur participation aux négociations avec l'Assurance maladie sur leurs tarifs. Ils déplorent des mesures "inacceptables".

Les négociations entre l'Assurance maladie et les chirurgiens dentistes sont au point mort. Les deux principaux syndicats (FSDL et CNSD) ont décidé vendredi de suspendre leur participation dans l'attente de nouvelles propositions de revalorisation de leurs actes, jugeant les dernières "insuffisantes".

La rencontre organisée vendredi entre les syndicats de dentistes et l'Assurance maladie "n'a pas permis d'apporter de réponse suffisante à toutes les carences constatées", déplore dans un communique la CNSD, qui dit attendre qu'elle "se ressaisisse".

Même constat pour le FSDL qui juge "les mesures proposées par le directeur de l'Assurance maladie inacceptables" et lui demande de revoir sa copie d'ici le 19 janvier, date de la prochaine réunion.

Des contreparties insuffisantes

Selon le président du FSDL, Patrick Solera, le prix moyen d'une couronne se situe dans "une fourchette de 500 à 700 euros" suivant les régions, or l'Assurance maladie propose de plafonner les tarifs "à 500 euros".

"Du jour au lendemain, les deux tiers des dentistes vont devoir baisser (ces) honoraires de 20 à 30%", souligne-t-il.

Les revalorisations des soins de base (conservateurs) prévues en contrepartie sont insuffisantes, juge le syndicat.

Des soins de base qui devraient être triplés

"On nous propose des revalorisations de 30% en moyenne, alors qu'il faudrait tripler" le montant des tarifs, s'indigne Patrick Solera, prenant en exemple la dévitalisation d'une molaire dont le tarif proposé passerait "de 82 à 90 euros".

Autre grief, le barème des actes du panier de soins pour les bénéficiaires de la CMU-C (couverture maladie universelle complémentaire) est "loin de la réalité des coûts", selon la CNSD. "C'est la profession qui supporte une partie de la prise en charge de leurs soins", souligne sa présidente, Catherine Mojaïsky.

Deux prochaines séances de négociation

"Si on veut prendre en charge cette population précaire, il est normal qu'il y ait un geste supplémentaire", ajoute-t-elle. Enfin, les incitations pour favoriser les pratiques innovantes moins traumatisantes sont "quasi-inexistantes", estime la CNSD, qui souhaite une "réforme d'envergure" avec des moyens "dignes d'une médecine du XXIe siècle".

Lors de la dernière réunion, mi-décembre, l'Assurance maladie et les complémentaires santé ont mis sur la table des négociations une enveloppe de 740 millions d'euros, alors que les syndicats avaient évalué à 2,5 milliards d'euros le montant nécessaire pour la revalorisation de leurs actes.

Deux dernières séances sont prévues les 19 et 20 janvier. Faute d'accord au 1er février, un règlement arbitral interviendra.

J.M, avec AFP