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Des objets connectés pour mesurer d'encore plus près notre santé

Google et Novartis ont développé une lentille connectée qui permettra notamment de mesurer la glycémie à partir des larmes. dès 2016, cette lentille de contact intelligente sera également testée pour corriger la presbytie.

Google et Novartis ont développé une lentille connectée qui permettra notamment de mesurer la glycémie à partir des larmes. dès 2016, cette lentille de contact intelligente sera également testée pour corriger la presbytie. - Google

"Depuis la généralisation des bracelets connectés, les applications et services dédiés au bien-être se développent. La connectivité se généralise également au traitement préventif et curatif des maladies."

Le marché de la santé connectée devrait peser près de 137 milliards de dollars en 2021, selon les estimations de la société d’études Research & Markets. Ces prévisions englobent notamment la surveillance du patient qui devrait à elle seule peser plus de 72 milliards de dollars. Ce seul sous-secteur est d'ailleurs aujourd'hui dynamisé par l'apparition des vêtements et accessoires permettant de faire l’auto-mesure de sa condition physique (quantified-self). Des objets connectés qui visent à améliorer ou à entretenir sa forme physique, dans un but préventif et ludique.

Surveiller l’évolution d’une maladie

Dans le même temps, des appareils d’auto-surveillance de certaines variables physiologiques sont entrés dans l’ère de la connectivité. La société américaine iHealth commercialise par exemple un tensiomètre connecté mesurant la pression artérielle et le rythme cardiaque d'un patient. L’utilisateur suit sur son smartphone ou sa tablette l’évolution de ses paramètres et adapte son traitement en fonction de ses indicateurs.

De la même façon, les diabétiques peuvent désormais connaître en temps réel leur glycémie grâce à un capteur placé sous la peau, connecté via un lien bluetooth à un petit lecteur portatif, voire à une pompe à insuline. Certains fabricants ont également développé une application mobile autorisant les diabétiques à partager leurs données avec leurs proches et les professionnels de santé.

Insuffisance cardiaque, maladie pulmonaire obstructive chronique, diabète, voire maladies mentales, la société de conseil IHS Technology estime qu’en 2020, 4 millions de personnes utiliseront des capteurs connectés pour surveiller l’évolution de leurs maladies.

Laisser l’analyse des données collectées aux praticiens

Si cet aspect de la santé connectée semble séduisant, "les praticiens ne voient cependant pas d’un bon oeil cette capacité à produire de l’information médicale, mise à disposition d’utilisateurs qui ne sont pas forcement initiés pour les interpréter à bon escient", rapporte Reda Gomery, analyste chez Deloitte. Ce dernier note également une certaine méfiance des consommateurs vis à vis de ces capteurs. Résultat: "les recherches que nous avons menées montrent que les taux d’adoption resteront compris entre 10% et 15% de la population". Cet expert estime en revanche que la connectivité des appareils médicaux présents dans les établissements de santé constitue un enjeu plus important.

En pratique, il s’agit toujours de mesurer des paramètres physiologiques. Par contre, les praticiens auront en charge la gestion et, surtout, l’analyse des données collectées par ces appareils. "Ils leur permettraient de diagnostiquer leurs patients, éventuellement à distance, d’optimiser les actes ou encore d’alléger le processus de prescription", estime Reda Gomery. 

Reste que quelque soit l’orientation prise par le marché, sa croissance sera conditionnée par la capacité des objets connectés et des différents prestataires impliqués dans la chaîne de valeur à anonymiser, crypter et garantir la sécurité et la confidentialité des données collectées.

Eddye Dibar