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Les pilotes d'Air France favorables à une grève longue

Un appel à la grève a été lancé pour le 23 mars.

Un appel à la grève a été lancé pour le 23 mars. - Jacques Demarthon - AFP

À 71%, les pilotes de la compagnie aérienne ont voté pour le principe d'arrêts de travail pouvant dépasser 6 jours. Onze organisations syndicales, tous métiers confondus, appellent à une grève le 23 mars.

Les pilotes d'Air France, consultés par le syndicat majoritaire SNPL, ont voté pour le principe d'arrêts de travail pouvant dépasser six jours, dans le cadre du conflit salarial en cours dans la compagnie. À "la possibilité de recourir, au besoin, à un ou plusieurs arrêts de travail d'une durée cumulée supérieure à 144 heures", les pilotes d'Air France ont voté "oui" à 71%, a annoncé le président du SNPL Air France, Philippe Evain. Le taux de participation s'est élevé à 54% chez l'ensemble des pilotes. Les adhérents du SNPL Air France ont été 71% à participer, a-t-il ajouté, évoquant le "large consensus" exprimé.

Onze organisations syndicales, tous métiers confondus, appellent à une grève le 23 mars, après celle du 22 février, pour exiger une revalorisation des grilles salariales de 6% censée, selon elles, rattraper la perte de pouvoir d'achat subie depuis la dernière augmentation générale en 2011. L'intersyndicale se réunit jeudi matin pour "définir la meilleure manière de contraindre" la direction "à satisfaire notre revendication salariale", ont indiqué les organisations de pilotes (SNPL, Spaf, Alter), d'hôtesses et stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD), mercredi dans un communiqué.

Tenter d'éviter la grève

Mardi, la direction a rencontré ses représentants pour tenter d'éviter la grève. Elle a proposé de compenser la baisse de pouvoir d'achat pour certains salariés, sans convaincre. "La direction n'a, à aucun moment, tenté de débloquer la situation, cherchant même à diviser les salariés avec +la proposition+ d'individualiser les augmentations", a réagi l'intersyndicale mercredi, en précisant que "la grève du 23 mars (était) maintenue".

"Hier c'était une mascarade", étudier les situations individuelles "est impossible et ça n'a aucun sens", a commenté Philippe Evain du SNPL.

Le 22 février, un premier mouvement social, auquel avaient appelé l'intersyndicale et l'Unac (représentatif chez les PNC), a cloué au sol un quart des avions. Les syndicats appelant à la grève rejettent unanimement l'augmentation générale de 1% en deux temps appliquée pour 2018 par la direction d'Air France, la jugeant insuffisante au regard des résultats financiers de la compagnie. Celle-ci assure que "le montant perçu par les salariés augmentera de 4,5% en moyenne pour l'année du fait de l'augmentation générale, des augmentations individuelles et du versement de l'intéressement".

D. L. avec AFP