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Les propositions choc des patrons pour revigorer l'industrie

Le Cercle de l'Industrie propose notamment de développer davantage l'apprentissage

Le Cercle de l'Industrie propose notamment de développer davantage l'apprentissage - Philippe Huguen - AFP

Le Cercle de l'Industrie, un lobby patronal, a formulé une série de propositions pour mieux armer la France et la faire sortir de l'enlisement. Une baisse des prélèvements de 50 milliards d'euros et la création d'un contrat unique de travail sont notamment souhaitées.

La désindustrialisation des économies développées est réversible. Voilà le message très optimiste que veut faire passer le Cercle de l'Industrie, le lobby regroupant les grands patrons de l'industrie et actuellement présidé par Philippe Varin (président du conseil d'administration d'Areva, et ex-président du directoire de PSA).

Il en veut pour preuve la Suède ou le Royaume-Uni où l'industrie automobile a opéré un remarquable décollage. Pour ce faire, le Cercle délivre plusieurs propositions à l'attention des candidats à l'élection présidentielle.

> Une réforme des prélèvements obligatoires. Le Cercle demande en fait d'alléger les prélèvements de 50 milliards d'euros sur cinq ans via une loi de programmation dans les 100 premiers jours du mandat. Dans le détail, il s'agit de réduire de 10 à 15 milliards les cotisations sociales employeurs, de 20 milliards les impôts qui pèsent sur les coûts de production "via un plafonnement de ces impôts en pourcentage de la valeur ajoutée", ainsi que la fiscalité du capital de 15 à 20 milliards d'euros.

> Dynamiser le marché du travail avec notamment la mise en place d'un contrat de travail unique qui remplacerait donc la dualité CDI/CDD avec des droits progressifs et une période d'essai "maximale ramenée à six mois". Une proposition que ne renierait probablement pas le prix Nobel d'économie 2014 Jean Tirole qui milite depuis longtemps pour ce type de solution.

> Développer davantage l'apprentissage. Le Cercle propose par exemple de transformer les lycées professionnels en centres de formation des apprentis, et de développer une filière de pré-apprentissage accessible dès l'âge de 14 ans.

> Renforcer les avantages tricolores en matière de Recherche et Développement, en sanctuarisant le Crédit d'impôt recherche et en encourageant les initiatives fédérant les start-up comme la French Tech. Le Cercle demande par ailleurs de la flexibilité au niveau du principe de précaution en "intégrant la nécessité de la prise de risque et de l'innovation".

> "Oser plus d'Europe" en coordonnant mieux les politiques énergétiques nationales et en développant un environnement favorable pour la connectivité, la couverture internet et la cybersécurité. Le Cercle propose aussi de créer "des pôles européens de compétitivité" ainsi qu'un "plan européen pour les industries stratégiques". Et, alors que le gouvernement français semble pourtant avoir fermé la porte, il souhaite parvenir "à la conclusion d'un TTIP (le traité de libre-échange avec les États-Unis, actuellement en négociation) équilibré et ambitieux".

> Enfin, le Cercle réclame des efforts pour "accompagner la transformation numérique et le déploiement des industries du futur". Notamment en "proposant un cadre favorable au développement de l'entrepreneuriat et des talents".