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Les restaurants ne vont pas toujours goûter ces smileys sur leur hygiène

 A la suite de contrôle sanitaire, lorsqu'ils auront été effectués, quatre niveaux d'hygiène seront attribués aux restaurants, accompagnés de "smileys de couleur identique bleu".

A la suite de contrôle sanitaire, lorsqu'ils auront été effectués, quatre niveaux d'hygiène seront attribués aux restaurants, accompagnés de "smileys de couleur identique bleu". - Lionel Bonaventure-AFP

Un décret prévoit, au 1er juillet 2016, que les restaurants affichent leur état sanitaire, après contrôle, sous forme de smiley : de très satisfaisant à corriger en urgence.

L'hygiène des restaurants va très bientôt être notée et publiée. Tous les établissements de restauration mais aussi les cantines se préparent à la publication imminente d'un décret sur la "mise en transparence" des contrôles sanitaires dans les établissements de toute la chaîne alimentaire.

Ce texte, qui a connu une première phase d'expérimentation à Paris et Avignon depuis le 1er juillet 2015, visible sur une carte interactive, est prévu dans la loi d'Avenir de l'Agriculture adoptée à l'hiver 2014. Le décret doit entrer en vigueur le 1er juillet, généralisant à l'ensemble du territoire et au niveau de toute la chaîne alimentaire: des restaurants aux cantines en passant par les industries ou encore les abattoirs.

Les restaurants, lorsqu'ils auront été contrôlés, auront droit à un smiley, affichant leur niveau d'hygiène. Quatre niveaux d'appréciation seraient prévus, du niveau d'hygiène "très satisfaisant" à celui "à corriger de manière urgente". Selon Hubert Jan, président de la branche restauration de l'Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie), ces quatre niveaux d'hygiène seront accompagnés de "smileys de couleur identique bleu".

Le problème de ce décret, selon M. Jan, est "que l'on vient mettre quatre niveaux de résultats: niveau d'hygiène très satisfaisant, satisfaisant, à améliorer et enfin à corriger de manière urgente", regrette ce restaurateur. Selon lui, "la profession, durement touchée par la chute de fréquentation après les attentats, n'a pas besoin d'être jetée en pâture et stigmatisée".

Sur Paris, seulement 34% ont obtenu un niveau d'hygiène "bon"

A la suite d'une première phase de contrôles menée de juillet à septembre 2015, à Paris, "seulement 34 % des établissements ont obtenu un niveau d'hygiène "bon". Un peu plus de la moitié (54%) ont obtenu un niveau "acceptable" et 8% un niveau d'hygiène "à améliorer". Sur Paris, les restaurants subissent un contrôle tous les trois ans et en province tous les 10 ans en moyenne.

Selon ce décret, il est écrit que "les résultats des contrôles officiels (...) seront rendus disponibles sur les sites internet des ministères chargés de l'Agriculture et de la Consommation" et que "les entreprises du secteur de la remise directe et de la restauration collective pourront utiliser de façon volontaire (...) l'affichage d'information du niveau d'hygiène de leur entreprise et l'afficher de manière visible pour le consommateur".

L'Umih regrette aussi que "le ministère ne sache pas protéger ces données numériques de notation d'un établissement à un moment T, qui peuvent être malheureusement reprises par les sites d'avis en ligne". "C'est la double peine: le restaurateur a pu rectifier le tir sur des conformités qu'il devaient opérer mais l'avis en ligne négatif restera gravé dans le marbre, sur internet, c'est catastrophique", déplore M. Jan.

Contacté par l'AFP, le ministère de l'Agriculture a expliqué que ce décret était "en phase de consultation auprès du Conseil d'Etat, depuis trois semaines", pour un délai moyen d'un mois, affirmant que "l'objectif du gouvernement demeure une publication à la fin du mois de juin".

F.B avec AFP