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Les salariés d’EDF ont le blues et ne croient plus dans le nucléaire

VIDÉO - Selon un sondage interne, moins de la moitié reste optimiste quant à l’avenir de la filière française. Et seulement un salarié sur deux se dit confiant dans l’avenir du groupe.

Les salariés d’EDF ont toujours le blues. Pour la deuxième année de suite, l’enquête interne "myEDF" dresse un portrait bien noir de l'ambiance au sein de l’entreprise publique. L'institut de sondage Ipsos a testé le moral de 104.000 salariés du groupe entre le 19 septembre et le 20 octobre 2017. Et il n’est toujours pas bon.

Deux ans après le sauvetage de 4 milliards d’euros orchestré par l’Etat, seuls 52% d’entre eux ont confiance dans l’avenir d’EDF, contre 53% en 2016, d’après l’étude que BFM Business s’est procurée. A l'époque, le projet des EPR britanniques d'Hinkley Point et avaient sérieusement entamé le moral des troupes et provoqué une cassure entre les agents et la direction du groupe. Quoi qu'il en soit, on est loin des résultats de 2014 quand trois quarts des salariés croyaient encore dans leur entreprise.

Déprime depuis deux ans

Preuve que l’esprit de corps se délite, ils ne sont plus que 60% -contre 63% l’an passé, et 69% en 2015- à "se sentir appartenir à EDF". Même en France, au cœur du groupe, tout juste la moitié des salariés admet avoir confiance dans son propre avenir. Une sinistrose qui pesait déjà en 2016 pour la majorité des 20.000 salariés qui travaillent dans les 19 centrales nucléaires, le "saint des saints" chez EDF.

Mais au-delà de l’ambiance interne, l’enquête "myEDF" dévoile que ses agents ne croient même plus dans le nucléaire. Ils ne sont plus que 46% à être optimiste sur l’avenir de l’énergie nucléaire. Une forte chute alors qu’ils étaient encore 55% l’an passé et 66% en 2015. La présence de Nicolas Hulot au ministère de l’Ecologie et sa volonté d’enclencher la réduction du nucléaire de 75% à 50% dans la production électrique n’y est pas pour rien.

Matthieu Pechberty